Délinquance juvénile : pourquoi certains parents sont-ils accusés de complicité ?

Des sources concordantes assurent que les parents des jeunes gens ayant maille à partir avec la justice cherchent, à chaque fois, à corrompre les officiers de police judiciaire pour obtenir leur mise en liberté.

On le dira jamais assez, le phénomène de la délinquance juvénile a pris des proportions inquiétantes au Gabon. Pas un seul jour ne passe sans que des jeunes âgés entre 13 et 18 ans ne soient interpellés par les forces de sécurité.

Au niveau du parquet de la République, les jours de défèrement confirment bien cette observation. En effet, au moins 80% des personnes présentées au procureur de la République sont des jeunes.

L’autre constatation pour le moins évidente se situe au niveau du hall principal du palais de justice. L’espace est toujours assiégé par les familles de ces jeunes gens.

À la vue de cette foultitude, nombreux concluent qu’il ne s’agit pas d’un simple soutien moral apporté aux proches en difficultés. Mais plutôt une forme évidente de complicité et d’encouragement à la bêtise.

Cela se manifesterait depuis les lieux des gardes à vue, où plusieurs parents proposeraient de fortes sommes d’argent aux enquêteurs pour obtenir la libération des leurs. Le tout, en ayant connaissance de la véracité des faits qui leur sont reprochés.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette attitude constitue une entrave à l’action de la justice. Ce qui est puni par la loi pénale gabonaise.

Il y a environ deux ans, une dame cherchant à protéger son braqueur a échappé de peu à la prison. Elle doit son salut à la diligence des officiers de police judiciaire en charge de l’affaire.

À force de couvrir leurs rejetons, d’autres parents finissent aussi par en être des victimes. Le cas le plus récent a été enregistré cette année.

En effet, en mars dernier, une compatriote nommée Diane Essaune et employée à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), avait été tuée froidement par son fils de 19 ans alors qu’elle était enceinte. Selon des sources judiciaires, la victime se trouvait à la douche lorsque le fils avait fait irruption pour lui asséner une trentaine de coups de poignards à divers endroits du corps.

Le meurtrier, un enfant que la mère avait pourtant élevé seule, est un consommateur des drogues dures. Et il aurait agi ce jour-là sous l’effet des stupéfiants.

Ce cas est loin d’être le seul. Car, il y en a eu plusieurs entre 2016 et 2019. Notamment à Minvoul et à Libreville (derrière l’Ecole normale).

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