
Alors que les Gabonais continuent de tirer le diable par la queue, le procureur de Libreville, André Patrick Roponat, accompagné des officiers de police judiciaire, a perquisitionné, le mercredi 30 août dernier, le domicile de Ian Ghislain Ngoulou. Et c’était la stupéfaction totale : ils y ont découvert et saisi une somme globale de 4,188 milliards de FCFA.
L’argent en question était rangé en liasses dans plusieurs sacs, peut-on voir sur des vidéos qui continuent de faire le tour des réseaux sociaux et dont l’authenticité est du reste confirmée par les autorités judiciaires. A la vue de cette quantité de billets de banque, bien plus importante que les deux milliards de FCFA appartenant à Guy Nzouba-Ndama et saisis à la frontière entre le Gabon et le Congo, il y a lieu de s’interroger sur la provenance de cet argent. La question vaut son pesant d’or, d’autant que notre pays peine à assurer certaines charges.
Peu après leur prise de pouvoir, ce même mercredi, les militaires réunis au sein du Comité de la transition et de la restauration des institutions (CTRI) ont annoncé l’interpellation de plusieurs membres du cabinet présidentiel, mais aussi d’influentes personnalités politiques du camp au pouvoir et des hauts cadres de l’administration gabonaise. Parmi elles, il y a justement Ian Ghislain Ngoulou.
Les militaires, qui ont annoncé des enquêtes judiciaires par les services compétents, évoquent donc, à l’encontre des personnes déjà arrêtées, des faits graves de « trafic de stupéfiants », de « haute trahison contre les institutions de l’Etat », de « falsification de la signature du président de la République », de « faux et usage de faux », de « détournement des deniers publics », de « malversations financières internationales en bande organisée » et de « corruption active ». Ces faits étant prévus et punis par le Code pénal de notre pays, toutes les personnes mises en cause dans ces affaires répondront de leurs actes, indiquent des voix autorisées.
Il importe de souligner que ce n’est pas la première fois, au Gabon, que d’importantes sommes d’argent sont ainsi retrouvées dans les domiciles de personnalités politiques, mais également des hauts cadres de l’administration. L’on se rappelle encore du scandale des détournements massifs mis à découvert dans le cadre de l’opération « mains propres ».