
Si 7 milliards de FCFA ont été découverts en seulement deux jours de perquisition, bien d’observateurs pensent que Noureddin Bongo Valentin et sa clique possèdent d’autres grosses cachettes.
Alors que le dossier concernant Brice Laccruche Alihanga et sa bande est encore pendant devant la Cour criminelle spéciale de leur pays, un nouveau feuilleton judiciaire a été servi aux Gabonais. Celui-ci est lié à un scandale financier mis à nu par les militaires ayant pris le pouvoir au petit matin du mercredi 30 août 2023.
Un scandale impliquant une jeune garde dont le chef de file se nomme Noureddin Bongo Valentin. Et qui avait à ses côtés Ian Ghislain Ngoulou comme « grand penseur ».
Appelée aussi « les étudiants du bord de mer » ou encore « les collégiens de la présidence de la République », cette jeune bande comptant aussi Jessye Ella Ekogha, Gisèle Yolande Mombo (belle-mère de Ian Ngoulou et directrice des affaires financières à la mairie de Libreville) ainsi que Mohamed Ali Saliou et Abdou Océni Ossa, les deux fils de l’imam béninois Ismaël Océni Ossa aurait mis en place un réseau leur permettant d’avoir la main mise sur toutes les finances publiques. Causant ainsi un trou financier qui serait bien plus important que celui dont se seraient rendus coupables Brice Laccruche Alihanga et les siens.
Selon des sources judiciaires et policières, un montant avoisinant globalement les 7 milliards de FCFA aurait été découvert et saisi chez ces jeunes en seulement deux jours de perquisition. Cette somme serait cependant sous-estimée, plusieurs autres sources faisant état de centaines de milliards de FCFA qui auraient été soustraits indûment des caisses de l’État et blanchis.
Pour arriver à leur fin, la stratégie de ces jeunots aurait notamment consisté à nommer ou à faire nommer des personnes loyales au sein ou à la tête d’entités publiques et leur fournir « du bon miel ». C’est ainsi qu’ils auraient placé des « serviteurs » à la direction des affaires financières de l’Hôtel de Ville de Libreville, à la direction de la solde, au secrétariat exécutif de l’Agence de régulation du transport ferroviaire (ARTF), à la direction des grandes entreprises.
Il aurait été de même au niveau des directions générales de la CNSS, de la SGEPP, de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab), de l’Agence nationale des bourses du Gabon, de la Société nationale des hydrocarbures, des Impôts, de la Société de patrimoine, des écoles des Forces armées gabonaises, des mines et de la géologie, l’Office des ports et rades du Gabon, etc. Des personnes auraient été également nommées par ces jeunes gens à la tête de ministères stratégiques, tout comme des secrétaires généraux.
Nos sources ajoutent que tout ce monde se chargeait donc de reverser, chacun à son parrain, ce qu’il convient de considérer comme étant « une redevance proportionnelle à la nomination ». Mercredi 20 septembre dernier, le procureur de Libreville, André Patrick Roponat, a annoncé de nouvelles interpellations en perspective mais aussi la poursuite de l’enquête judiciaire liée à cette nouvelle affaire.
C’est vraisemblablement à l’issue de celle-ci que l’opinion connaîtra davantage sur le montant exactement subtilisé par la « young team ». De son côté, le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, n’a de cesse de mentionner de « fortes coïncidences dans le mode opératoire chapeauté par Noureddin Bongo Valentin et celui décrié lors de l’opération Scorpion où Brice Laccruche Alihanga était présenté comme le maître à penser ».