Affaire Sylvia Bongo Ondimba : quelle issue après les 10 jours d’incarcération provisoire ?

Après sa confrontation avec Brice Laccruche Alihanga, l’ancienne Première Dame a été envoyée à la prison centrale de Libreville, avant une deuxième audience en cabinet, prévue dans 10 jours.

Sylvia Bongo Ondimba séjourne, depuis ce jeudi 12 octobre 2023 (2 heures), à la prison centrale de Libreville. Des sources judiciaires indiquent qu’elle y a été envoyée par le juge d’instruction spécialisé en charge de son dossier, après la confrontation avec Brice Laccruche Alihanga, l’ex-puissant directeur de cabinet (2017-2019) d’Ali Bongo Ondimba.
Une confrontation qui se veut conforme aux dispositions de l’article 133 du Code de procédure pénale. Lequel dispose en son alinéa 3 que « si l’inculpé est assisté d’un avocat, le juge d’instruction statue en audience de cabinet, après débat contradictoire au cours duquel il entend le Ministère public, reçoit les observations de l’inculpé et celles de son avocat ». L’alinéa suivant dispose que « si l’inculpé ou son avocat sollicite un délai pour préparer sa défense, le juge d’instruction peut, par décision motivée et non susceptible d’appel, ordonner l’incarcération provisoire pour une durée déterminée ne pouvant excéder dix jours ».

La justice reproche à l’épouse du chef de l’Etat déchu des faits présumés de faux, d’usage de faux, de blanchiment de capitaux et de recel. Elle aurait été mêlée à la falsification de la signature du président de la République, tout en jouissant des biens aux origines illicites.

Le 22 octobre prochain, voire le 23, elle devra se présenter à nouveau devant le magistrat instructeur pour la deuxième audience en cabinet, apprend-on. Celle-ci déterminera si elle doit être placée en détention préventive ou non.

C’est donc dire que le sort de l’initiatrice de la campagne anti-cancers féminins dénommée Octobre Rose est suspendue à cette deuxième audience en cabinet. « La juge d’instruction qui, en matière criminelle, a deux ans pour boucler son dossier, peut décider de laisser Mme Bongo Ondimba en liberté provisoire, de l’assigner encore à résidence ou de la maintenir derrière les barreaux », insistent nos sources.

Des cas de figure prévus justement par la loi. En effet, toujours selon le Code de procédure pénale en son article 143, « la mise en liberté provisoire peut également être demandée, en tout état de cause, par l’inculpé, l’accusé ou son avocat et en toute étape de la procédure. La juridiction de jugement, quand elle est saisie, est compétente pour statuer sur la liberté provisoire ».

Qu’elle soit en liberté provisoire, assignée à résidence ou en détention préventive à la prison centrale de Libreville, les ennuis judiciaires de Sylvia Bongo Ondimba semblent loin de s’arrêter. Surtout que, indiquent nos sources, des proches auraient déjà témoigné contre elle.

Pour ce qui la concerne, les manœuvres de l’ancienne first lady du Gabon seraient bien connues de plusieurs personnes l’ayant fréquentée. Parmi elles, Brice Laccruche Alihanga. D’où le débat contradictoire organisé par la juge d’instruction spécialisée, qui continuerait d’apprendre des révélations fracassantes.

Il importe de noter que l’incarcération provisoire de Sylvia Bongo Ondimba intervient après son assignation à résidence ordonnée le jeudi 28 septembre dernier, en fin d’après-midi. Cette mesure d’éloignement, qui l’a obligée à rester dans un endroit précis, visait à assurer sa surveillance.

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