Cémac/TCI : les accusations graves du président de la Commission à l’égard du Gabon

En des mots voilés, Baltasar Engonga Edjo’o accuse le Gabon de manquer d’honnêteté concernant la taxe communautaire d’intégration (TCI).

« En dehors des comptes officiels, il y a d’autres structures secondaires qui facilitent la déviation des fonds collectés de la TCI au niveau du Gabon », dit-il dans le supplément (numéro 582) de notre confrère camerounais Intégration, paru le du 12 novembre courant. « Avec les services compétents, nous allons planifier la situation du Gabon sur les parallélismes signalés par les cabinets d’audits », ajoute-t-il.

En attendant un recadrage de la part des chefs d’Etat de l’espace communautaire, Baltasar Engonga Edjo’o fait fi de ce que le Gabon est un des rares pays à honorer ses engagements financiers en lien avec la TCI. Et c’est connu de tous, y compris de lui qui reconnaît pourtant, dans le même média, que « le seul pays qui applique la collecte automatique de la TCI est la République du Gabon ».

Dès lors, il y a lieu de s’intéresser sur ses réelles motivations suite à cette sortie médiatique. Surtout que son pays fait partie des mauvais cotisants sur les cinq dernières années, derrière le Cameroun, le Gabon et le Congo. Il ne serait pas risqué de parler de diversion en ce qui le concerne, dans la mesure où, plutôt que se concentrer sur la poursuite de l’agenda de la Commission, Baltasar Engonga Edjo’o semble afficher son hostilité à l’égard du Gabon dont les personnels au sein de l’organisation seraient des cibles principales.

De plus, l’ancien ministre équatoguinéen de l’Intégration n’a de cesse d’évoquer cet audit confié au cabinet Performances du Sénégalais Ndiaye, qu’il avait déjà sollicité en pareille circonstance alors qu’il occupait justement le portefeuille de l’Intégration dans son pays. Cet audit aurait coûté 9 milliards de FCFA à la Commission qui dispose pourtant d’une Cour des comptes communautaire.

L’audit en question aurait, selon lui, soulevé « un parallélisme des comptes de la TCI au niveau du Gabon ». L’on est en droit de se demander si Baltasar Engonga Edjo’o a quelque chose à reprocher à notre pays ou à son prédécesseur, Pr Daniel Ona Ondo dont le bilan a été fortement applaudi lors du sommet des chefs d’Etat de la Cémac tenu le 17 mars 2023 à Yaoundé au Cameroun. A moins qu’il s’agisse d’un subterfuge pour désintéresser les observateurs avertis sur les mouvements financiers douteux opérés depuis sa prise de fonction.

L’on pense à la dépense liée aux obsèques de sa tante à Mongomo, pour lesquelles il a ordonné le décaissement d’une somme de 25,225 millions de FCFA au titre de la Caisse d’avance qu’il a créée. Ou encore celle d’un montant de près de 80 millions de FCFA décaissé au titre des « indemnités de directeur de cabinet non prises en compte sur la période allant du 19 juin 2019 au 30 juin 2023 » au bénéfice de Lamine Djika Mohamadou.

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