Les suspects, aujourd’hui septuagénaires, sont mis en cause pour des viols et des agressions sexuelles pouvant remonter jusqu’aux années 80. Les gendarmes cherchent à identifier d’autres victimes potentielles.
«C’est un dossier en poupées gigognes», résume auprès du Figaro Étienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon.
En effet, trois frères, aujourd’hui septuagénaires, et dont les épouses étaient toutes assistantes maternelles, sont soupçonnés de violences sexuelles sur des enfants dans le Doubs. L’un d’eux a été mis en examen pour viol en début de semaine.
L’affaire, révélée par L’Est Républicain , débute en mars 2021. Deux lycéennes dénoncent des abus sexuels, de la part de l’époux de leur assistante maternelle à Saône (Doubs), alors qu’elles étaient enfants. Neuf victimes, dont des petits-enfants du mis en cause, sont identifiées. En juin 2023, l’homme de 76 ans est condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Besançon.
«Dans le cadre de ce premier dossier, on a élargi la focale à ses neveux», explique Étienne Manteaux. Un des neveux dénonce alors des abus sexuels non pas de son oncle mais de son propre père. Huit victimes, des personnes de sa famille mais aussi des mineurs accueillis par sa femme au domicile de Valdahon (Doubs), sont découvertes. En garde à vue, l’homme de 78 ans reconnaît les faits, mais tous sont prescrits.
L’affaire connaît encore un rebondissement en 2023 lorsqu’un troisième frère, âgé de 70 ans, se rend à la gendarmerie. Il se dit diffamé sur les réseaux sociaux pour une femme qui l’accuse d’agressions sexuelles. Cette femme explique avoir été placée en famille d’accueil de ses 18 mois à ses 18 ans au domicile du mis en cause, dont l’épouse était assistante maternelle et agréée par le conseil départemental.
Elle dénonce des agressions sexuelles et un viol en 1995 alors qu’elle avait 13 ans. Les agressions sexuelles sont prescrites mais pas le viol. Ce troisième frère a été mis en examen pour viol en début de semaine. Il reconnaît les agressions sexuelles mais pas le viol. D’autres victimes pourraient être découvertes. «L’instruction démarre. Les gendarmes essaient de retrouver des mineurs qui sont passés au domicile des mis en cause», indique le procureur de Besançon.