
Cette somme aurait été remise par les responsables de l’entreprise GEFRA TP à des personnes dans l’administration qui les auraient aidés à obtenir les marchés de réhabilitation des voiries de l’université Omar Bongo et de l’Université des sciences de la santé.
C’est une confession qui ne devrait pas rester pas sans suite, surtout au moment où la justice cherche à soigner son image ternie par les accusations de corruption et d’instrumentalisation. Questionné par les enquêteurs de la taskforce concernant la réhabilitation des voiries de l’Université Omar Bongo (UOB) et de l’Université des sciences de la santé (USS), le directeur général de GEFRA TP, adjudicataire desdits travaux, aurait confirmé le versement à des responsables de l’administration des rétrocommissions globales de 800 millions de FCFA.
Si les noms des bénéficiaires sont encore gardés secrètement, tout laisserait à penser qu’il s’agirait de tous les intermédiaires qui sont intervenus dans le processus d’attribution de ces deux marchés. Bien qu’illégale, la pratique est courante au Gabon.
La conséquence directe est que cela contribue à alourdir le coût définitif d’un marché. A l’instar, vraisemblablement, des travaux de réhabilitation des voiries de l’UOB et de l’USS financés dans le cadre de la Provision pour investissement diversifié (PID) et la Provision pour investissement dans les hydrocarbures (PIH), qui sont un mécanisme mis en place par le gouvernement et les compagnies exploitant le bassin sédimentaire du Gabon pour financer les projets structurants.
C’est du reste dans le cadre de ce mécanisme qu’ont été réalisés la rénovation et l’agrandissement de l’aéroport international de Port-Gentil, la construction des voiries de Gamba ou encore la réalisation de l’axe routier Loubomo-Mougagara, en direction du chef-lieu du département de Ndougou.
Selon la taskforce, les travaux octroyés à GEFRA TP ont été facturés à 3 milliards 627 millions 726 mille 471 FCFA (hors taxes), pour un niveau d’exécution en dépassant même pas 50%. Le fait que l’entreprise ait été intégralement payée confirmerait effectivement la révélation du versement des rétrocommissions à des tiers. Sinon, comment comprendre qu’elle puisse être entièrement réglée, alors qu’elle n’a pas effectué la moitié des travaux !