
Inscrit en classe de 6e au Collège d’enseignement secondaire Jean Hilaire Aubame Eyeghe, il excellait dans le racket d’autres apprenants.
Fin d’année scolaire prématurée pour Divine Daniel Nguema. Et peut-être pour toujours.
Élève en classe de 6e K au Collège d’enseignement secondaire (CES) Jean Hilaire Aubame Eyeghe, il a été définitivement exclu de cet établissement. Motif : « extorsion des sommes d’argent et d’objets par intimidation ou par chantage ».
Selon les responsables du CES Jean Hilaire Aubame Eyeghe, l’intéressé excellait dans le racket d’autres apprenants. La multiplication des plaintes a fini par exacerber.
Si la décision de l’établissement est lourde de conséquences, elle était probablement l’unique à prendre. D’autant plus que, malgré les nombreuses mises en garde, Divine Daniel Nguema n’a jamais voulu arrêter son comportement.
C’est la deuxième fois, depuis le début de cette année académique, que l’exclusion définitive est prononcée contre des élèves indésirables. Le mois dernier, trois apprenants du lycée Paul Indjendjet Gondjout ont écopé de cette sanction pour détention de cocaïne, possession d’un tesson de bouteille et braquage en uniforme devant ledit lycée.
En 2021, le Gabon s’est doté d’une stratégie nationale de lutte contre les violences en milieu scolaire. À travers cette stratégie, le gouvernement entend juguler ce phénomène aux proportions inquiétantes.
Selon l’enquête sur l’état des lieux de la violence réalisée en 2019, les violences en milieu scolaire (VMS) s’observent depuis quelques années dans les établissements scolaires au Gabon.
Elles concernent, entre autres, les actes de violences physiques, psychologiques, ou verbales et des actes de violences sexuelles et en ligne avec l’ouverture au numérique.
Cette étude a également permis de documenter le profil de violences par sexe et selon les différentes entités géographiques du pays. 80% d’élèves enquêtés ont déclaré avoir été victimes de violences verbales et psychologiques. Respectivement 56% d’enseignants et 60% du personnel administratif ont également subi ce type de violence.
Pour ce qui est de la prévalence des violences physiques en milieu scolaire, il ressort que près de 59% des acteurs du système éducatif, quel que soit le groupe d’appartenance, ont été victimes de cette forme de violence. De même, concernant les violences sexuelles, 18% d’apprenants et 13% d’enseignants ou personnel administratif ont déclaré en être victime.
En dépit de ces prévalences élevées, près de 70% des victimes de VMS n’ont pas toujours engagé un recours, quelle que soit la forme de la violence subie à l’école. Le gouvernement a donc décidé de prendre le taureau par les cornes, en faisant réprimer systématiquement les cas de violences.
Notons que le pays a élaboré cette stratégie à l’issue d’un séminaire de deux jours organisé en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).