Corruption : Pascaline Bongo retient son souffle

Après quatre jours d’audience devant le Tribunal judiciaire de Paris pour présomption de corruption passive d’agents étrangers, elle attendra le 22 avril prochain pour connaître la décision de cette juridiction.

Pascaline Mferri Bongo Ondimba va-t-elle passer une année derrière les barreaux en France ? Le sort de l’ex-directeur de cabinet du président Omar Bongo Ondimba (décédé en 2009) est suspendu à la décision du Tribunal judiciaire de Paris (TJ de Paris) devant lequel elle a comparu pendant quatre jours. Une décision qui sera rendue le 22 avril prochain.

Hier, Jeudi 1er février 2024, à l’issue du quatrième jour de son procès devant cette juridiction française, le Parquet national financier (PNF), qui est une institution judiciaire française chargée de traquer la grande délinquance économique et financière, a requis trois ans d’emprisonnement dont deux assortis d’un sursis et une amende de 150 000 euros (98,5 millions de FCFA). C’est donc dire que si ces réquisitions sont retenues, l’institution présidée par Stéphane Noël pourrait l’envoyer croupir en prison pour un an.

Il faut rappeler que cette membre influente du régime de feu Omar Bongo Ondimba est poursuivie pour présomption de corruption passive d’agents étrangers, en lien avec des marchés publics qu’aurait obtenus la société française Egis Route entre 2009 et 2010. Et pour lesquels elle aurait une récompense illicite de 8 millions d’euros (5,2 milliards de francs).

La défense a réagi aux réquisitions du Ministère public qui faisait état de « contrat fictif », « dissimulation », « atteinte à l’ordre public économique » et « pacte de corruption entre Pascaline Bongo et Egis Route », en indexant un « aveuglement », « un dossier vide de preuves » et « une construction artificielle pour essayer de faire tenir un dossier ». Non sans plaider la relaxe pure et simple de la sœur aînée d’Ali Bongo Ondimba.

Il faut en outre dire que les avocats de Pascaline Mferri Bongo Ondimba reconnaissent cependant que cette dernière voulait se convertir dans les affaires, sans faire de lien avec le profit dont elle aurait tiré des contrats accordés à la société Egis Route. De son côté, le Ministère publique a assuré qu’elle a utilisé sa qualité pour monnayer ses pouvoirs, manquant ainsi à ses devoirs d’intégrité et de probités attachés à sa fonction.

Par ailleurs, le Ministère public a aussi requis 3 ans de prison dont un avec sursis à l’encontre d’autres accusés. Notamment Franck Ping et les trois dirigeants d’Egis Route. Eux aussi attendront le 22 avril prochain pour être sur la décision du Tribunal judiciaire de Paris.

Pour Pascaline Mferri Bongo Ondimba (67 ans) qui est discrète depuis 2016, elle a été mise en examen en France en 2022, dans l’affaire des biens mal acquis d’Omar Bongo. Selon des sources judiciaires, il lui est reproché d’avoir bénéficié des biens mal acquis, principalement des biens immobiliers acquis en France de manière frauduleuse par son père.

En octobre 2023, le parquet de Paris avait annoncé son jugement pour début 2024 avec la société Egis Route, filiale du groupe français de construction Egis, et cinq autres personnes pour des soupçons de corruption en lien avec des marchés publics au Gabon. D’où ce procès désormais en attente de son épilogue.

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