
La femme du président déchu et l’ancien ministre du Pétrole et du Gaz ont été entendus sur des faits présumés d’enrichissement illicite.
En détention préventive à la prison centrale de Libreville depuis octobre 2023, Sylvia Bongo Ondimba née Valentin a été entendue ce mardi 20 février, par les membres de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Avec elle, Vincent de Paul Massassa qui séjourne à la grande maison d’arrêt de la capitale depuis septembre de l’année dernière.
L’épouse d’Ali Bongo Ondimba et l’ancien ministre en charge des Hydrocarbures ont donc répondu aux interrogations des enquêteurs sur des accusations de malversations financières. Des faits ayant conduit à l’arrestation et à l’emprisonnement d’un certain nombre de personnalités considérées comme très proches du président chassé du pouvoir par les forces de défense et de sécurité.
Selon nos informateurs, en ce qui concerne donc l’ancienne Première Dame, elle avait été inculpée des faits portant précisément sur le blanchiment de capitaux, le faux, l’usage de faux et l’usurpation de qualité. Sylvia Bongo Ondimba aurait régulièrement engagé le Gabon dans plusieurs dossiers, en lieu et place de son époux. Ce, en se servant d’un cachet illégal fabriqué au Maroc et portant déjà la signature du chef d’État déchu.
Quant à l’ancien chef du département ministériel du Pétrole et du Gaz, il avait été inculpé le 22 septembre dernier pour présomption de concussion, de soustraction illégale des finances publiques et blanchiment de capitaux. En fait, il lui est reproché son influence dans l’attribution des marchés au profit de opérateurs pétroliers. En échange, il recevait des pots-de-vin.
Et ce n’est pas tout. Le natif de Franceville se serait fourvoyé, notamment, dans deux dépôts à terme (DAT) d’un milliard de FCFA chacun, avec l’argent de l’État. En fait, il aurait placé des fonds publics pour jouir ensuite des bénéfices générés par cette opération.
La semaine dernière, quatre membres de la « young team » de Noureddin Bongo ont comparu devant la même instance. Il s’agit de Cyriaque Mvourandjami, Gisèle Mombo, Steeve Nzegho Dieko et Abdul Oceni.
Demain jeudi, Noureddin Bongo Valentin et Léon Armel Bounda Balonzi seront entendus à leur tour par la Commission. Le lendemain, deux autres « prisonniers de luxe » viendront aussi s’expliquer aussi devant cette instance. Il s’agit du tristement célèbre Ian Ghislain Ngoulou et Mohamed Ali Saliou, l’autre fils d’Ismaël Oceni Ossa.
Tout ce beau monde aurait mis la main sur des fonds publics. Concernant Léon Armel Bounda Balonzi, ex-ministre des Travaux publics, il récolterait les fruits de sa légèreté dans la gestion de la chose publique. Allusion faite, selon nos informateurs, aux travaux de construction du nouveau marché de Potos attribué en violation des dispositions du Code des marchés publics.
De plus, lesdits travaux auraient été attribués à une entreprise n’ayant aucune connaissance dans le domaine du BTP, sur instruction de son mentor Ian Ghislain Ngoulou. C’est pourquoi le responsable de cette société, le Gabono-Libanais Abdoul Hatem Moussavou, a également été écroué.