L’information a été confirmée par les membres de l’Ong SOS Prisonniers Gabon et de la famille de ce jeune homme mort dans sa cellule de la maison d’arrêt de Gros-Bouquet, en mai 2020.
La famille de Cédric Apedo pourrait être bientôt située sur la suite de la mort de ce jeune Gabonais dans sa cellule de la prison centrale de la capitale en 2020. Ce dossier est enfin devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel judiciaire de Libreville, renseigne SOS Prisonniers Gabon, une organisation non gouvernementale de défense des droits des détenus.
Agé alors de 29 ans, ce compatriote avait été interpellé le 12 mai 2020 à son domicile d’Alibandeng, par des agents de l’Office centrale de la lutte antidrogue (OCLAD), peu avant le lever du jour. Diverses sources, y compris les parents du défunt, parlent de 4h30.
Durant sa garde à vue et l’enquête préliminaire, il aurait été affamé et torturé, avant d’être déféré devant le parquet de la République puis placé sous mandat de dépôt à la grande maison d’arrêt de Libreville. Ce, en dépit de son mauvais état de santé.
Selon SOS Prisonniers Gabon et des proches de Cédric Apedo, jeté en cellule, il y aurait été encore privé d’alimentation et de soins de santé. Très affaibli, il décèdera deux jours plus tard. L’autopsie effectuée par un médecin légiste va révéler qu’il a été « victime d’une agression physique sur la tête avec un objet contondant, lequel a été responsable de la fissuration de l’os temporal droit ».
L’autopsie parle a également d’une ecchymose à la paroi thoracique droite qui pourrait avoir été causée par un coup avec un objet contondant sur la poitrine. Et que la victime ne s’est pas alimentée pendant plusieurs jours.
Des révélations suffisantes pour la famille, qui a alors déposé une plainte contre les agents de l’OCLAD. Et sur la base des conclusions de l’enquête de l’Inspection générale de la police, un magistrat instructeur a placé sous mandat de dépôt deux éléments de cette unité de la police dont la responsabilité a été clairement établie (MJM et SAO).
Sauf qu’au bout de six de détention, les deux policiers sorte de prison. Ce qui étonnera plus d’une personne, surtout que cela venait du juge d’instruction qui avait rendu une ordonnance de mise en liberté d’office. Nullement découragée, la famille de Cédric va interjeter appel de cette décision.
Mais depuis plus de trois ans, ce dossier n’avait pas évolué d’un iota. Il n’y avait aucune suite, nonobstant les nombreuses dénonciations de la famille et de SOS Prisonniers Gabon qui soupçonnaient une main noire. L’arrivée au pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a assurément donné du baume au cœur.
C’est ainsi qu’en octobre 2023, SOS Prisonniers Gabon a transmis le dossier au nouveau chef du département ministériel de la Justice et des Droits humains. Et là, l’on apprend que le dossier a été enfin examiné devant la Chambre d’accusation ordinaire de la Cour d’appel judiciaire de Libreville en son audience.
Notons que la Chambre d’accusation est une formation de jugement d’une Cour d’Appel. Elle examine la régularité des procédures qui lui sont soumises. Elle connaît, pour l’essentiel, des appels contre les décisions des juges d’instruction.