23 novembre 2024

Affaire de primes à la DGBFIP : comme un pétard mouillé pour détourner l’attention

A la suite d’une enquête menée par des officiers de police judiciaire, suite aux informations diffamatoires diffusées par certains médias contre le directeur général du budget et des finances publiques, des interpellations pourraient être enregistrées bientôt au niveau de la Direction générale du budget et des finances publiques.

Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage. Cette maxime sied parfaitement à la pseudo affaire de primes à la Direction générale du budget et des finances publiques (DGBFIP). Laquelle a vu des hauts responsables des ministères de l’Economie et du Budget se fendre en déclarations et en communiqués. Selon une enquête menée par les services de la police, «il s’agirait en réalité d’un complot contre le DGBFIP». Ce dernier serait, selon nos informateurs, en grisbi avec les conservateurs des pratiques tant décriées par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Les dernières tentacules d’un système rejeté par l’ensemble des gabonais au soir du 30 août 2023.

Au nombre des griefs, il serait reproché à Aurélien Marcel Mintsa Nguema d’avoir promis l’augmentation de la prime à ses agents, le 25 mai dernier au cours de célébration en différé de la fête du travail. Déterminé à suivre à la lettre l’orthodoxie financière prônée par le président de la République, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, le DGBFIP est décrit par ses détracteurs comme «un jeune loup aux dents trop longues».

Les jours à venir pourraient être marqués par l’interpellation et les auditions des auteurs des «informations erronées mises sur la place publique pour nuire à autrui», selon nos sources. Lesquelles assurent avoir déjà des indications les forces de l’immobilisme encore présentes dans l’administration gabonaise.

Depuis l’arrivée des autorités de la transition et la nomination de nouveaux responsables à la Direction générale du budget et des finances publiques, des efforts notoires sont appréciés à divers niveaux. Récemment, les services du Fonds monétaire international (FMI) ont d’ailleurs souligné l’importance de ces efforts pour la croissance économique et la stabilité budgétaire.

La mise en place du budget de l’Etat en janvier 2024 est un des exploits salués par l’institution de Bretton Woods. Un exploit auquel le Gabon n’était plus parvenu, malgré la pléthore de hauts cadres qui ont géré les finances publiques au cours de ces dernières années. Il en est de même du lancement, depuis quelques jours, des conférences budgétaires pour préparer le projet de Loi de finances 2025.

«C’est donc dire que l’interprétation clairement malveillante que l’on veut donner aux propos du DGBFIP, qui répondait à la sollicitation faite par le secrétaire général du Syndicat des fonctionnaires de son administration de créer un cadre de réflexion en interne pour examiner les modalités de la prime, s’apparente à un procès en sorcellerie. Nulle part, il est dit que le directeur général a décidé d’augmenter la prime. Par contre, il a affirmé prendre cette question en considération et être disposé, en interne, à travailler avec les membres du syndicat. D’ailleurs, tout le monde sait que la révision de la prime à la hausse n’est pas de son ressort. Et le fait de sortir volontairement ses propos du contexte de cette célébration professionnelle, laisse facilement entrevoir la volonté de nuisance», a réagi un membre du Syndicat des fonctionnaires de la DGBFIP.

Notons qu’Aurélien Marcel Mintsa Nguema est diplômé de l’École nationale de la magistrature, avec une spécialisation en finances publiques. Il est également titulaire d’un diplôme en droit public option finances publiques de l’Université de Strasbourg.

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