
L’affaire du décès du jeune Second maître Johan Bounda, militaire au sein de la Marine nationale gabonaise, dont la dépouille a été retrouvée à la morgue de l’hôpital d’instruction des Armées Omar Bongo du point kilométrique (PK) 9, marqué par des traces de torture, ne cesse de susciter la colère des gabonais. Et ce n’est pas la déclaration du procureur de la République qui viendra calmer les esprits. En effet, hier, jeudi, 26 décembre 2024, Bruno Obiang Mvé, a clairement fustigé la survenue de cet énième incident au sein des Forces armées gabonaises.
Un soldat qui trouve la mort dans les mains de ses frères d’armes, c’est malheureusement le sort qui aurait été réservé au jeune Second maître Johan Bounda, dont le corps sans vie a été déposé le 20 décembre dernier à la morgue de l’hôpital Militaire du PK 9. Un acte qui aux yeux du procureur de la République en est un de trop. Celui-ci a pris la décision d’informer l’opinion sur cet incident malheureux, cinq jours après sa survenue: « Le parquet de la République informe de la survenue d’un incident de plus au sein de nos forces armées », peut-on lire de la déclaration.
En outre, Bruno Obiang Mvé fait mention de ce que juste un jour après le dépôt de la dépouille de Johan Bounda à la morgue, ses services ont été informés le samedi 21 décembre 2024. Le signalement faisait état de la présence d’un corps sans vie, présentant des signes apparents de sévices physiques, notamment de torture. Aussi, a-t-il ajouté que le second maître Bounda aurait trouvé la mort dans des circonstances tragiques, conséquences des violences qu’il aurait subies, sans aucune forme de procès, après des accusations de vol qui se serait produit chez l’un de ses supérieurs hiérarchiques.
Par ailleurs, l’homme de loi a rappelé que le cas présent ne constitue pas une exception, car plusieurs autres cas de violation des droits fondamentaux ont été enregistrés: « Il parait inadmissible que les représentants de l’ordre, garants de la discipline et de la justice, puissent se rendre coupables d’actes aussi barbares, violant ainsi les fondements de notre société et de notre civilisation », s’est-il insurgé.
Bruno Obiang Mvé n’a pas manqué de mettre en garde contre toute tentative de dissimulation des preuves : « Nul n’est au-dessus de la loi. Toute tentative de dissimuler la vérité et de mettre en lumière des velléités corporatistes, tentant de détourner l’enquête sera traitée comme une entrave à l’action de la justice et les auteurs seront poursuivis avec la plus grande sévérité », a-t-il prévenu.
La mise en garde du procureur de la République intervient dans un contexte où celui-ci a décidé d’ouvrir une enquête afin que « les responsables de ces actes abominables quelque soit leur rang ou fonctions soient identifiés, poursuivis et traduits devant les juridictions compétentes », a-t-il annoncé.