
Ce mardi 19 décembre, Pierre Johsan Aperano Essongue a annoncé une enquête visant à déterminer les circonstances du décès de ce jeune homme tué par les militaires, apparemment peu avant l’heure du couvre-feu.
L’indignation populaire suscitée par le décès de Lionel Rockewa à Port-Gentil, apparemment tué par des militaires pour, dit-on, avoir violé l’heure du couvre-feu, a fini par faire réagir les autorités judiciaires. En sa qualité de maître des poursuites, le procureur de la République près le tribunal de première instance de la cité pétrolière est sorti du silence en annonçant une enquête pour « faire la lumière sur cette affaire ».
Par cette déclaration faite aujourd’hui, mardi 19 décembre 2023, Pierre Johsan Aperano Essongue apaise les cœurs des compatriotes appelant à « punir sévèrement » les agents des forces de défense et de sécurité qui se distinguent par des actes de barbaries.
Pour rappel, dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 décembre courant, le jeune Lionel Rockewa et son copain Steeve Nguema (30 ans) prenaient un verre dans un troquet du coin à l’occasion de l’anniversaire d’une amie. Ils auraient été pris à partie par des agents en patrouille dans la zone appelée communément Carrefour-de-l’Amitié, alors qu’ils venaient justement de quitter le bar.
Plutôt que de les conduire au poste de contrôle, les militaires les auraient roués de coups jusqu’à ce que Lionel se serait étouffé et aurait rendu finalement l’âme. Représentant le Ministère public près le tribunal judiciaire, Pierre Johsan Aperano Essongue a donc fait une sortie médiatique en promettant de faire la lumière sur les circonstances exactes de la mort de ce jeune homme plein de vie. « Le parquet de Port-Gentil a devisé avec la famille du disparu et l’a rassurée que toute la lumière sera faite sur les circonstances de ce malheureux incident » a-t-il déclaré.
Si l’on s’en tient aux déclarations déjà données par Steeve Nguema, il n’était même pas encore 23 heures lorsqu’ils ont été bastonnés par les agents. Ce qui est intolérable, quand on sait que le couvre-feu est compris entre minuit et 5 heures.
Espérons que le survivant ne fera pas l’objet d’intimidation pour changer de version. « Au bout d’un certain temps, sous l’effet des coups, le défunt a commencé à crier qu’il s’étouffe. Mais les militaires n’y ont pas cru, ils ont continué à le frapper. Après s’être sorti une première fois des griffes des agresseurs, Lionel est tombé en continuant à dire qu’il s’étouffe. Mais, déchaîné, un militaire est venu posé un pied sur sa tête. Puis, il a été embarqué de force dans le véhicule de l’armée. Vraisemblablement, il est mort dans le camion », témoigne Steeve Nguema.