Celui-ci est lié à un deal qu’auraient passé des dépositaires de l’autorité de l’Etat pour contraindre le Gabon à payer environ 70 milliards de FCFA à la société maltaise Webcor, dans le cadre du projet de construction du Grand marché de Libreville. Saisie par une démarche citoyenne d’Hervé Patrick Opiangah, la justice gabonaise est ainsi attendue pour faire la lumière sur ce dossier.
La justice gabonaise n’en a sans doute pas fini avec les scandales de corruption et de crimes contre l’Etat. Après les affaires mises à nu dans le cadre des opérations Mamba et Scorpion, l’affaire portée devant elle par le citoyen Hervé Patrick Opiangah apparaît comme une infamie de trop.
D’autant plus que ce vers quoi les personnes soupçonnées ont voulu emmener l’Etat gabonais est à la limite du sensationnel. Elle est liée à un protocole transactionnel qu’auraient conclu des personnes chargées d’une mission de service public, pour que l’Etat gabonais verse à la société maltaise Webcor près de 70 milliards de FCFA.
Il s’agit d’une somme correspondant à l’enveloppe initialement prévue pour la construction du Grand marché de Libreville dont les travaux avaient été attribués à l’entreprise précitée. Finalement, le projet n’a pu aboutir en raison d’un certain nombre de désaccords ayant entraîné les parties devant les juridictions internationales.
A la suite de plusieurs procès, la Cour d’appel de Paris avait donné raison au Gabon. Dès lors, comment comprendre alors que le gagnant d’un procès puisse finalement dédommager le perdant ?
C’est simplement impensable, dans la mesure où c’est l’inverse qui est plutôt logique. Et c’est d’ailleurs ce que le Gabon attend depuis la décision rendue en sa faveur par la Cour d’appel de Paris, annulant la sanction prononcée la Cour internationale d’arbitrage et condamnant les sociétés Webcor et GML à lui verser la somme de 50 mille euros, soit plus de 32,7 millions de FCFA . L’on se souvient que c’est dans la même période où notre pays remportait le procès face à l’homme d’affaires italien Guido Santullo.
A l’ère de la restauration des valeurs, l’on aurait pu éviter cette nouvelle affaire qui est aux antipodes du serment de défense des intérêts du Gabon. Une affaire qui porte atteinte aux valeurs défendues par le CTRI.
Espérons que l’opération «Dignité» lancée par les autorités de la transition se mettra en branle pour anéantir les présumés auteurs de cette mascarade. Le protocole transactionnel en question aurait été signé par des personnes au sein de l’Agence judiciaire de l’Etat (AJE) (qui est par ailleurs le représentant de l’Etat dans cette procédure) et du Conseil d’Etat.
Notons que lundi dernier, Hervé Patrick Opiangah, soutenu par un collège d’avocats, a porté plainte contre X pour concussion et haute trahison envers l’Etat.