
À la suite d’une mission inopinée d’inspection et de contrôle, menée dans plusieurs établissements de production d’eau conditionnée, plusieurs vidéos mettant en scène les éléments de la Direction générale de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa), ont fait le tour de la toile. Une opération saluée par plusieurs compatriotes, au regard des risques sanitaires auxquels ces derniers sont exposés chaque jour. Cependant, si l’action conduite par le directeur général adjoint, Guy Oscar Sadibi Mapangou, a été acclamée des deux mains, celle-ci semblerait aussi trouver des oppositions, à la grande surprise de tous.
Dans un communiqué publié, il y a quelques jours seulement, le directeur général de l’AGASA, Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, a fustigé la démarche jugée « unilatérale » de son adjoint, qui serait en désaccord avec la réglementation en matière d’inspection sanitaire en République Gabonaise. Ce dernier s’appuie notamment sur la loi n°15/65 du 22 décembre 1965, relative à l’inspection sanitaire des denrées alimentaires, produits et sous produits d’origine animale en zone CEMAC et à l’ordonnance n°057/78 portant contrôle de la qualité des produits et denrées alimentaires, et répression des fraudes, exigent que ces missions ne peuvent être exécutées que par des agents qualifiés, habilités et ayant prêté serment en tant qu’officier de police judiciaire à compétence spéciale au Tribunal de première instance de Libreville.
Bien que ces éléments soient mis sur la table, nombreux sont aujourd’hui les gabonais qui s’interrogent sur la visée communicationnelle autour de ce communiqué. Un embrogilo au sein de l’AGASA, aux allures de guerre d’égo, plane dans cette structure au détriment du bien de la population. Si l’on s’en tient aux faits, les images en elles-mêmes témoignent de ce que les structures mises en cause ne répondent pas aux normes de sécurité alimentaire pour exercer leurs activités. Au contraire, les locaux utilisés, le matériel et même l’eau stockée dans des cuves en mauvais état, renseignent sur le risque de santé publique encouru par les compatriotes.
l’opération conduite par le commandant Oscar Sidibi Mapangou a révélé de graves manquements aux normes sanitaires et réglementaires. Parmi les irrégularités constatées : fraude documentaire, absence d’étiquetage et de traçabilité, absence de bulletins d’analyses conformes, et défaut de plan de maîtrise sanitaire couvrant l’ensemble du processus de traitement et de conditionnement.
Des échantillons ont été prélevés pour analyses physico-chimiques et microbiologiques, en vue d’éventuelles poursuites judiciaires pour détention et commercialisation de produits corrompus, ainsi que pour mise en danger du consommateur. Des révélations qui font froid dans le dos.
Il faut noter que la descente de terrain a abouti à la fermeture de deux structures « eau Wally » et « eau Baraka ».