
Ce lundi 20 janvier 2025, la coalition des syndicats du ministère de l’Agriculture, composée du SYTRAG et du SAPANEL, a tenu un point de presse au sein dudit ministère pour dénoncer des irrégularités graves observées dans la gestion des ressources de ce département ministériel, tout en relavant des menaces de mort auxquels ils feraient face.
Dans un premier temps, les syndicats ont tenu à saluer les efforts du président de la République, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour ses initiatives visant à revitaliser le secteur agricole. Parmi les mesures notables mises en avant figurent : l’octroi de 200 nouveaux postes budgétaires ; la dotation en moyens roulants et en équipements agricoles ; la réception récente de 1 000 bovins en provenance du Brésil.
Cependant, les syndicalistes ont exprimé leur profonde inquiétude face à des pratiques qu’ils qualifient de contraires à l’éthique et à la transparence. Ces préoccupations ont émergé à la suite d’une enquête menée le samedi 18 janvier 2025, laquelle a révélé une gestion obscure des véhicules affectés au ministère. Ces véhicules, censés être distribués de manière équitable, ont été retrouvés dissimulés dans un garage privé situé à Mindoube 3.
Lors de cette découverte, plusieurs véhicules ont été identifiés : 1 Toyota Land Cruiser (immatriculé 561 AB 047) ; 1 Toyota Hilux (immatriculé 161 AB 033) ; 2 Suzuki (immatriculés KU 100 AA et YL 307 AA) ; 2 Toyota Urban Cruiser (non immatriculées) ; 1 camionnette Suzuki Carry (non immatriculée) et 1 Toyota Yaris (non Immatriculé).
Les syndicats accusent le ministre sortant, Jonathan Ignoumba, d’avoir orchestré une gestion arbitraire et non transparente, qualifiée de « partage entre copains et coquins ». Ils estiment que ces pratiques compromettent les efforts entrepris pour relancer le secteur agricole et renforcer la sécurité alimentaire au Gabon.
Lors de l’inspection du garage du ministre sortant, certains syndicalistes, dont Ulrich Immel Tola Ndotonda, président du SAPANEL, aurait reçu, de la part du ministre, des menaces de mort et des injures, en présence des forces de l’ordre. Des incidents qui ont provoqué une vive indignation au sein des deux syndicats.
Face à la gravité de la situation, les syndicats appellent le chef de l’État, les forces de sécurité et tous les partenaires sociaux à intervenir pour garantir la transparence et la justice dans la gestion des biens publics. Ils exhortent également la nouvelle administration du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage à effectuer un recensement complet des biens mobiliers et immobiliers laissés par le ministre sortant, afin d’assurer une continuité optimale des services.
Enfin, les syndicats encouragent l’ensemble des agents du ministère à rester vigilants et solidaires face à ces défis.