Airtel Gabon et Airtel Money/Grève du personnel : quel consensus à ce jour ?

L’histoire entre Airtel Gabon et Airtel Money reste relativement méconnue du grand public. Pourtant, les tensions actuelles au sein du personnel de cet opérateur de téléphonie mobile se sont fortement propagées ces derniers temps, mettant en mal la qualité des services offerts, dans ses agences, à sa clientèle. Un problème qui tire son origine depuis 2015, lorsque le groupe a pris la décision stratégique de scinder ses activités en deux entités distinctes : d’un côté Airtel, l’opérateur téléphonique, et de l’autre Airtel Money, la branche dédiée aux services financiers mobiles. Chacune d’elle ayant pourtant un directeur général à sa tête, il reste cependant que leurs opérations sont étroitement liées, notamment en raison de la gestion commune du personnel. Une situation très mal vécue par le personnel, depuis 9 ans déjà, qui se trouve sous-payé par rapport au travail accompli et réclame une prime supplémentaire.

Si tout semblait bien se passer jusqu’à un passé récent, un problème majeur a cependant surgi : Airtel Money utilise une grande partie du personnel d’Airtel Gabon pour assurer son bon fonctionnement. En d’autres termes, les employés d’Airtel sont appelés à travailler pour les deux sociétés, mais ne sont rémunérés que par une seule d’entre elles. Cette situation a ainsi conduit à un sentiment de frustration grandissant parmi les employés, qui se sentent injustement traités.

En effet, une prime avait été promise au personnel d’Airtel depuis 2015, pour compenser ce double engagement. Cependant, malgré les années qui passent, cette prime n’a toujours pas été versée, alimentant la colère des employés. Selon plusieurs sources proches de l’entreprise, cette situation a conduit à des tensions internes et à une méfiance croissante vis-à-vis de la direction d’Airtel Gabon.

C’est dans ce contexte que la situation est devenue plus palpable depuis la semaine écoulée et ce jusqu’à ce jour, avec une réaction des employés dans toutes les agences d’Airtel. Fatigués d’attendre depuis neuf ans, les agents ont décidé de quitter leur poste de travail dès le début de leur service, se regroupant en des points de rassemblement et attendant la fin de l’heure de travail pour rentrer chez eux. Bien que cette action n’ait pas pénalisé les usagers en tant que telle, elle a fortement impacté le fonctionnement normal des agences.

Face à ce mécontentement, la direction d’Airtel a confirmé l’ouverture des négociations avec les délégués du personnel, sans oublier l’implication, à ce stade de l’affaire, du ministère du Travail pour tenter de trouver un consensus et de résoudre le conflit. Ce qui n’est pas encore gagné jusqu’à maintenant. C’est dans ce sens que les négociations entamées ont pour objectif de trouver un terrain d’entente concernant la prime promise et d’établir des conditions de travail plus équitables pour les employés.

Airtel Gabon, l’un des deux principaux opérateurs de téléphonie mobile du pays, a une histoire particulière. Elle a été fondée à partir de Celtel, une marque fondée par le milliardaire soudanais Mo Ibrahim, qui a vendu ses filiales à l’indienne Bharti Airtel en 2010. Cette multinationale, dirigée par Sunil Mittal, continue d’être un acteur majeur sur le marché gabonais. Cependant, les tensions internes soulignent la nécessité de réajuster certaines pratiques pour garantir la satisfaction et la fidélité des employés.

Read Previous

Coopération sécuritaire Gabon-Egypte : vers une prochaine acquisition des équipements militaires ?

Read Next

Accident Lambaréné : poursuite des opérations d’extraction de la camionnette immergée

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *