Akanda : plus de 500 familles risquent l’expulsion

À Akanda, au nord de Libreville, plus de 500 familles, du quartier Marseille 2, sont engagées, depuis des années, dans une longue bataille judiciaire contre la SCI AVORBAM. Le conflit porte sur un terrain revendiqué par cette société, tandis que les habitants, qui y vivent depuis des décennies, contestent sa propriété.

Les habitants accusent la SCI AVORBAM de s’appuyer sur un titre de propriété jugé irrégulier par le tribunal administratif de Libreville, datant du 6 février 2019. Cette décision, appuyée par le commissaire général à la loi, stipule qu’un acte administratif, déclaré juridiquement inexistant, perd toute validité passée ou future. Ainsi, le titre utilisé par la SCI pour exiger l’expulsion des occupants est considéré sans valeur légale.

D’après certaines parties impliquées, le décret attribuant la parcelle à la SCI aurait été annulé en 2007. Malgré cela, l’entreprise aurait exigé, en 2012, le départ des occupants, ce qui a conduit ces derniers à engager une action en justice. Cette démarche aurait abouti à la décision du 6 février 2019 en leur faveur.

Les juges ont estimé que le décret attribuant le titre définitif à la SCI AVORBAM n’a pas de valeur juridique, en raison des règles de la proposition de réserve foncière du 5 avril 2008, qui exigeait l’obtention préalable d’un décret d’attribution provisoire avant la délivrance du titre définitif.

Le chef du quartier, Georges Kando, déplore la situation, soulignant qu’il vit dans le quartier depuis 1970 et que la SCI AVORBAM est intervenue en 2011, alors que tout le quartier était déjà construit. Il exprime ainsi son incompréhension de la situation face à la menace d’expulsion. Pierrette Matamba, qui héberge 15 personnes, évoque les inondations causées par les aménagements des terrains vendus par la SCI, affectant sa parcelle. Aude, quant à elle, se plaint du fait que les tombes de ses parents soient partiellement submergées par les eaux.

Les habitants, estimés à plus de 500 personnes attendent actuellement la décision du Conseil d’État. Ces résidents demandent l’intervention du président de la Transition. « Le président doit agir. Mes habitants et moi sommes épuisés », a insisté le chef du quartier, Georges Kando.

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