22 novembre 2024

Aveugles-mendiants conduits par des enfants : persistance d’une pratique décriée !

Dans le nouveau code pénal gabonais, la pratique est passible d’une peine d’emprisonnement de 5 ans au plus, assortie de 5 millions FCFA d’amende.

Malgré l’indignation du public, la pratique où des aveugles se font guider par des enfants, pour mendier, persiste à Libreville. Si ces duos improbables sont un peu moins visibles, ils n’en ont pas moins disparu des rues ! Souvent originaires d’Afrique de l’Ouest, ces adultes exploitent des mineurs à travers une pratique qui s’apparente à une forme de traite d’enfants, doublée d’un opportunisme déplorable.

Car, si l’assistance est nécessaire pour les aveugles, l’utilisation d’enfants comme guides permanents pour la mendicité constitue une violation de leurs droits fondamentaux. Qu’en est-il de leur scolarité ? Ont-ils seulement accès à l’éducation ? Que dire de leur droit à vivre pleinement leur enfance et à s’épanouir dans un environnement propice ? Ces questions essentielles restent sans réponse.

D’aucuns tentent de justifier cette pratique par une interprétation erronée d’un principe islamique encourageant l’aumône. Pourtant, que ce soit le Zakat (aumône obligatoire) ou la Sadaqa (aumône volontaire), ces actes de générosité exigent la «bienveillance envers autrui». Qui plus est des enfants.

Le gouvernement gabonais a déjà pris certaines mesures en exhortant les mendiants à quitter les abords des lieux de prières. Cependant, il est impératif que des actions plus systématiques soient entreprises pour éradiquer ce fléau, et protéger les droits des enfants impliqués dans ce business.

Pour rappel, l’article 197 du nouveau code pénal traite de l’exploitation des enfants à des fins de mendicité. Il dispose que «toute personne qui exploite la mendicité d’un enfant mineur ou qui emploie des enfants mineurs pour la mendicité est passible d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende pouvant atteindre 5 millions FCFA». Il est par ailleurs légitime de s’interroger sur les circonstances ayant mené ces mendiants au Gabon, sachant que leur handicap ne résulte généralement pas d’accidents survenus sur le territoire national.

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