
À l’approche de l’échéance fixée par les autorités gabonaises, qui interdiront dès le 1er janvier 2027, toute importation de poulet de chair et d’œufs, certains acteurs nationaux affûtent déjà leurs armes pour répondre aux besoins du marché local. Parmi eux, la Société gabonaise de développement agricole (Sogada), dirigée par l’homme d’affaires Hervé-Patrick Opiangah, qui ambitionne de porter sa production annuelle à 52 millions d’œufs, contre environ 3 millions actuellement.
Créée en 2013, la Sogada a installé son site principal à Meyang, dans le 1er arrondissement de Ntoum, sur une superficie de 162 hectares. L’entreprise y mène une activité avicole qui combine une production artisanale — environ 11 000 œufs par jour grâce à 25 000 à 30 000 poules — et une industrialisation croissante. De nouvelles infrastructures sont en cours d’achèvement et devraient permettre d’accueillir jusqu’à 150 000 poules d’ici le premier trimestre 2026, étape clé pour atteindre l’objectif de production annuelle.
Ces investissements s’accompagnent du respect des normes de biosécurité et de la volonté de valoriser les intrants locaux, notamment le maïs pour l’alimentation des volailles. Le cycle de ponte des poules, estimé entre 18 et 24 mois, soutiendra cette montée en puissance.
La Sogada ne se limite pas à la production d’œufs. Depuis mars 2018, elle dispose également de sa propre unité de fabrication d’alvéoles, un outil écoresponsable capable de produire 2 500 supports par heure à partir de papier recyclé. Un atout qui confère à l’entreprise une autonomie totale dans la chaîne de valeur.
Avec ces initiatives, Hervé-Patrick Opiangah entend non seulement répondre à l’interdiction prochaine des importations, mais surtout contribuer durablement à l’autosuffisance alimentaire du Gabon dans la filière avicole.