
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), vient d’officialiser l’entrée sur le marché d’une nouvelle gamme de pièces de monnaies, destinée à l’usage des six pays membres que constitue cette organisation. L’annonce a été faite, hier, par la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). La cérémonie, présidée par le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, s’est déroulée en République Centrafricaine, précisément à Bangui. Les autres États membres de la communauté ont assisté au cérémonial par visioconférence.
Le lancement officiel de la nouvelle gamme des pièces de monnaies a été marqué par l’introduction d’une nouvelle pièce, déjà appelée « stars ». Il s’agit de la pièce de 200 francs CFA, qui est désormais assemblée en une pièce unique. Outre la pièce de 200 francs CFA, d’autres ont également été mises sur le marché, notamment celles de 1, 2 ,10, 25, 50, 100 et 500 francs CFA. Il faut dire que cette opération est l’aboutissement d’un long processus engagé par les autorités financières de la sous-région, avec une volonté affichée de promouvoir l’intégration entre les États.
Une volonté qui a pu se ressentir à travers le design accordé aux gravures de ces pièces de monnaies, qui abordent plusieurs thématiques, outre celle de l’intégration, on y retrouve celles de l’éducation, la santé et le rôle de la femme dans la société. Des thèmes évocateurs sur lesquels l’ensemble des pays membres souhaitent bâtir un véritable écosystème économique et social propice au développement de chaque État, selon le contexte propre à ces derniers.
Pour Yvon Sana Bangui, l’émission de ces nouvelles pièces marque la volonté de l’organisation à s’adapter aux réalités économiques contemporaines : « nos pays ont connu une très forte démographie qui augmente le niveau des échanges commerciaux. Cela nécessite d’injecter massivement de nouvelles pièces et c’est face à ces défis que la banque centrale a opté, depuis 2023, de mettre en circulation une nouvelle gamme de pièces corrigées », a déclaré le gouverneur de la BEAC.
La nouvelle de la mise en circulation des nouvelles pièces de monnaies a été principalement bien accueillie par les populations locales, notamment en raison de la rareté des pièces de monnaies depuis un bon moment maintenant. Une situation qui rend difficile les transactions financières quotidiennes, à l’instar des commerces et transports en communs, ou les usagers peinent à répondre aux exigences des chauffeurs de taxi par exemple.
« Plusieurs raisons expliquent cette pénurie. Il y a eu tout un réseau qui exportait illégalement les dernières pièces vers d’autres continents. Les bijoutiers aussi s’en servent pour la fabrication de leurs produits. Il faut également relever que les métaux utilisés dans la fabrication des pièces s’usent avec le temps, et certaines sont tout simplement perdues », a révélé Yvon Sana Bangui.
L’opération est effectuée 19 ans après la dernière qui s’était tenue en 2006. Il faut dire que la refonte de la CEMAC vient répondre à un contexte dominé par l’exportation illégale des pièces vers l’Asie pour la bijouterie.
En réponse, la BEAC avait décidé, lors du Comité ministériel de l’union monétaire d’Afrique centrale (UMAC), le 15 mars 2023, de créer une nouvelle gamme de pièces. La décision avait été actée lors de la session ordinaire du 20 décembre 2024, à Libreville, au Gabon, visant à moderniser les moyens de paiement et à renforcer la sécurité des transactions dans la sous-région.