Rudain-Frayse OKANA 
Le meurtre du petit Mathis, un enfant de six ans poignardé à mort le 10 mai à Ngoa-Ekélé, un quartier de Yaoundé, bouleverse profondément le Cameroun. Ce drame, qui aurait pu rester un tragique fait divers, a pris en quelques jours une ampleur nationale, attisée par l’identité du principal suspect : Dagobert Nwafo, père d’une artiste reconnue dans le pays.
Selon les premiers témoignages, l’homme aurait agressé l’enfant sans motif apparent. Les riverains, choqués par la violence de l’acte, ont maîtrisé l’agresseur présumé avant de le passer à tabac, puis de le remettre aux forces de l’ordre arrivées sur place. Le choc émotionnel causé par cette affaire s’est rapidement transformé en onde de choc politique. Des figures publiques et responsables politiques ont exprimé leur indignation, exigeant que toute la lumière soit faite sur ce drame et que justice soit rendue dans les plus brefs délais. Le nom du suspect, lié à une personnalité connue, attise encore davantage les passions et soulève des questions sur d’éventuels traitements de faveur ou pressions dans le traitement de l’enquête.
Alors que la douleur de la famille de Mathis suscite une vague de solidarité nationale, la population réclame une justice exemplaire. Le gouvernement, quant à lui, est pressé d’agir avec transparence afin de contenir une émotion publique toujours plus vive.
Ce drame met en lumière les tensions sociales et sécuritaires qui traversent certaines zones urbaines du pays, et souligne une nouvelle fois l’urgence d’une réflexion nationale sur la protection des plus vulnérables.
