3 décembre 2025

CECA-GADIS se restructure pour éviter « un scénario catastrophe »

Face à la dégradation de ses résultats financiers et à l’absence d’aides publiques depuis 2018, la CECA-GADIS engage une restructuration majeure incluant la fermeture d’une quarantaine de magasins. Sa directrice générale, Isabelle Essonghe, en explique les raisons et les perspectives.

Un réseau réduit pour sauver l’entreprise

Isabelle Essonghe confirme la fermeture de dizaines de magasins de proximité (Gaboprix, Cecado, Maxigros, Intergros) à travers le pays. Le réseau passera ainsi de 103 à environ 60 points de vente. Une mesure difficile, mais indispensable pour éviter que les pertes du département Gaboprix n’entraînent la chute de la CECA-GADIS et ne menacent plus de 2 000 emplois directs et indirects.
En 2024, l’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires en recul de 3 %, un déficit net en baisse de 18 %, et une forte pression du secteur informel et de la fiscalité. Le département Gaboprix concentre l’essentiel des difficultés, avec un CA en baisse de 4,8 % et un résultat d’exploitation dégradé de 13 %.

La fin du soutien de l’État, un tournant décisif

Selon la directrice générale, les difficultés trouvent leur origine dans la suppression, en 2018, de l’accompagnement de l’État, jusque-là essentiel pour soutenir les missions historiques de l’entreprise : modération des prix, présence dans les zones reculées, soutien à l’aménagement du territoire.
Depuis, la CECA-GADIS a maintenu son réseau malgré l’érosion continue de ses performances. « Les bénéfices de la société n’ont servi qu’à couvrir les obligations fiscales », souligne Isabelle Essonghe.

Un redimensionnement et un nouveau modèle

La restructuration en cours touche plusieurs provinces, dont l’Estuaire, la Ngounié, la Nyanga, l’Ogooué-Lolo, le Haut-Ogooué, le Woleu-Ntem et l’Ogooué-Ivindo.
Pour atténuer l’impact local de ces fermetures, la société proposera un dispositif d’entrepreneuriat intitulé « Propriétaire Partenaire Affilié », permettant aux anciens bailleurs ou acteurs locaux de gérer certaines unités avec l’appui technique de l’entreprise.
La mise en place prochaine de la Centrale d’achat du Gabon (CEAG) pourrait également contribuer à assainir le marché et rétablir une concurrence équitable.

Un plan « Excellence 2024-2027 » pour rebondir

La direction générale mise sur un plan stratégique baptisé « Excellence 2024-2027 », fondé sur deux axes : transformation et différenciation. Il prévoit notamment la modernisation des points de vente, l’optimisation logistique, l’accélération de la digitalisation, la normalisation des process, ainsi que le soutien renforcé aux producteurs locaux. Objectif : repositionner la CECA-GADIS comme un acteur innovant et incontournable de la distribution.

Une dirigeante également engagée en politique

En conclusion, Isabelle Essonghe revient sur son engagement politique à Port-Gentil. Malgré des fonctions managériales prenantes, elle affirme avoir su concilier ses responsabilités, avec à la clé la victoire de sa liste lors des élections locales du 27 septembre.

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