
Les résultats du concours d’entrée à l’École nationale d’administration (ENA) du Gabon avaient été émaillés par de vives contestations émanant des candidats recalés à l’issue des épreuves écrites et orales. Pour ramener la quiétude, les autorités gabonaises avaient initié des rencontres avec les prestataires afin d’élucider la situation. Seulement, plus d’un mois après leur rencontre avec les autorités, les candidats recalés ont repris leur mouvement de grève le 9 mars dernier. Ces derniers ont décidé d’installer des tentes pour un piquet devant la maison du peuple, l’Assemblée nationale.
Les discussions entre les postulants recalés au concours de l’ENA et les autorités gabonaises semblent n’avoir produit aucun effet escompté, de la part des candidats concernés, si l’on s’en tient aux récents événements de ces derniers jours. En effet, ils estiment que les échanges n’ont pas abouti sur des réponses concrètes à leurs revendications, notamment les zones d’ombres autour du processus de sélection, et par conséquent demandent l’annulation du concours.
Tout débute en janvier 2025, quand les grévistes ont entamé 12 jours de grève, avant de procéder à la suspension de celle-ci, afin de faciliter la médiation avec les représentants du gouvernement : « c’est suite à notre initiative de grève qu’ils ont finalement décidé de nous entendre », a livré l’un des manifestants.
Après avoir été reçu au Palais Rénovation du bord de mer le 19 janvier 2025, fort est de constater que leur situation n’a toujours pas évolué. Un statu quo qui n’a pas semé le doute et le manque de confiance envers les autorités : « nous avons suspendu la grève pour accorder le bénéfice du doute aux autorités, mais cela a accouché d’une souris. Désormais, nous ne quitterons plus cette position sans que notre problème ne soit résolu », a martelé la même source.
La démarche de ses compatriotes repose sur leur volonté de mettre en lumière des dysfonctionnements observés au cours de l’organisation du concours d’entrée à l’ENA, tout en s’appuyant sur des dispositions légales et réglementaires, notamment certains textes : « l’article 23 du Journal officiel n°22 et 23 du 1er octobre 1976 stipule que toute irrégularité constatée dans l’arrêté de publication des résultats peut faire l’objet d’un recours administratif », ont-ils insisté, avant d’ajouter que : « nous avons constaté des irrégularités flagrantes. Certaines personnes non admissibles ont été déclarées admises. Nous avons même des preuves que certains admis n’ont jamais participé au concours », a-t-on appris.
Une véritable épine dans le pied des personnes qui ont eu la charge de l’organisation du concours d’entrée à l’ENA, dans un contexte où les autorités prônent la restauration des Institutions. Ainsi, cela passe à n’en point douter par une réelle prise de conscience collective et surtout par la valorisation des talents gabonais, peu importe leurs origines sociales, ethniques, ou encore religieuses.