Christian Edou 
Alors que les populations villageoises demeurent les principales victimes du conflit homme-faune au Gabon, la solution pourrait venir d’un meilleur encadrement des permis forestiers, estime Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre, et candidat déclaré à la présidentielle de 2023.
Véritable épine au pied des populations de l’arrière-pays, le conflit homme-faune n’a jamais autant paru insubmersible au Gabon, tant les solutions testées jusqu’à présent peinent à déboucher sur quelque chose de durable.
C’est dans ce contexte que l’opposant et ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima préconise, comme ultime solution, de « réduire les surfaces exploitées en forêt pour des durées allant de 20, 25 à 30 ans », afin que ces zones regagnent le calme d’antan, et par ricochet, les pachydermes dont c’est l’habitat naturel.
« (…) Il y a une contradiction entre la politique forestière conduite par le Gabon et les objectifs que l’on poursuit. Il est curieux et incompréhensible que pendant qu’on veut protéger les éléphants, on donne des permis forestiers de façon soutenue et de plus en plus en profondeur dans l’arrière-pays. Mais ces exploitants forestiers qui, évidemment, s’en vont dans les habitats naturels des éléphants, les perturbent, et les obligent à se replier vers les villages, où il y a beaucoup moins de bruit désormais, et un peu plus de nourriture facile à trouver pour les éléphants, avec les plantations villageoises », analyse M. Ndong Sima. Pour lui, la solution qu’il préconise s’assimile aux arrêts de pêche que le Gabon suit chaque année pour permettre la régénération des fleuves et des habitats marins.
« Il faut veiller à ce que tous les objectifs soient compatibles. Car, on ne peut pas à la fois vouloir protéger les éléphants, et permettre à ce que les forestiers coupent plus que permis, et dire finalement à la population que c’est elle qui doit se sacrifier», a-t-il conclu sur la question
