Le 16 février dernier, le général de division Serge Hervé Ngoma, commandant en chef des Forces de police nationale, a interdit, à travers une note, les contrôles intempestifs sur toute l’étendue du territoire. Une décision cependant peu respectée par les flics.
Voilà maintenant six jours que le commandant en chef (Cochef) des Forces de police nationale (FPN), le général de division Serge Hervé Ngoma, a pris une décision portant « interdiction formelle et immédiate » des contrôles routiers intempestifs sur l’ensemble du territoire national. « Des informations concordantes portées à l’attention des plus hautes autorités de l’Etat font état de la persistance des contrôles abusifs pratiqués par les forces de l’ordre au préjudice des usagers. Face à ce qui précède, j’instruis instamment l’ensemble des chefs d’unités à prendre toutes les dispositions nécessaires pour faire cesser ces pratiques, sans délai », ordonne l’officier supérieur.
Si cette mesure a été saluée par l’ensemble des usagers, elle est cependant très vite apparue comme une instruction sans effet, d’autant que la réalité est autre sur le terrain. Les pratiques ayant motivé la décision du Cochef se poursuivent toujours, notamment dans le Grand Libreville où les flics semblent avoir donc choisi la défiance.
Pour s’en rendre compte, il suffit de passer quelques minutes au niveau des échangeurs des Charbonnages et de Nzeng-Ayong, du carrefour de Derrière-la-prison, du centre de santé maternelle et infantile de Louis, des feux tricolores de STFO et de l’Institut Immaculée Conception, mais aussi au niveau des points kilométriques (PK) 11 et 12. Des policiers véreux investissent régulièrement ces endroits, dictant leur loi aux automobilistes, notamment les transporteurs urbains et périurbains. Au grand désarroi de leurs passagers.
Comme il est de coutume, les chauffeurs ainsi interpellés descendent de leurs véhicules et vont vers les agents les mains pliées, cachant un billet de banque ne dépassant généralement pas la somme de 1000 FCFA. A certains lieux, une personne se charge de collecter l’argent auprès des transporteurs pour le remettre aux agents.
Il se dit que de nombreux flics agiraient ainsi pour arrondir les fins de mois. Il y en a même dont l’argent illégalement soustrait aux conducteurs servirait à faire des tontines. Avec, dit-on, les encouragements de leurs supérieurs qui recevraient leurs parts du fruit des rackets.
Si la nécessaire régulation de la circulation routière ne saurait les justifier, ces abus enregistrés sur la voie publique ne sont donc pas prêts de cesser. Le 15 du mois en cours, aux environs de 21h30 au niveau du sens giratoire de Melen, des flics à bord d’un véhicule de la police immatriculé 30-408 ont dû s’échauffer avec le chauffeur d’une petite voiture immatriculée DT-331-AA qui refusait de tolérer leurs abus.
Il importe de noter que ce n’est pas la première fois que la haute hiérarchie des Forces de police nationale interpelle les agents sur leurs mauvaises pratiques. Le général Serge Hervé Ngoma le rappelle d’ailleurs dans sa nouvelle note, faisant référence à la note de service N°01537/CCFPN-CAB du 6 septembre 2022 et la note circulaire N°00093/CCFPN/CAB du 15 janvier 2021.