20 novembre 2025

‎‎Cour criminelle spécialisée/Procès Bongo-Valentin : de nouveaux noms dans le viseur de la Justice‎

Alors que le procès très médiatisé opposant l’État gabonais à Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin poursuit son cours devant la Cour criminelle spéciale, un tournant majeur vient d’être amorcé. Les récentes déclarations de l’un des anciens collaborateurs de l’ex famille présidentielle, Saliou Mohamed Ali, ancien Directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo, ont ouvert de nouvelles pistes qui pourraient considérablement élargir le champ de l’instruction.

‎Loin des débats strictement centrés sur les principaux accusés, c’est désormais toute une chaîne de responsabilités potentielles qui se dessine, à travers les révélations de Saliou Mohamed Ali. Ces dernières ont fait émerger une série de noms qui pourraient prochainement être appelés à s’expliquer devant les enquêteurs du parquet.

‎Un élargissement inédit de la procédure

‎Selon les informations confirmées par le ministère public, Yann Koubdje, Alain-Claude Bilie-By-Nze, Joseph Lapensée Essingone, mais aussi Pascale Ebounda et Pascal Ogowe Siphon, font désormais partie des personnalités que la Justice souhaite auditionner. Cet élargissement ne constitue pas une mise en accusation, mais répond à la nécessité d’éclaircir les zones d’ombre révélées lors des discussions à la barre. Pour le procureur général, Dr Eddy Minang, il s’agit avant tout d’assurer une « compréhension complète des mécanismes ayant pu permettre les détournements et opérations illégales présumées ».

‎Le cas Koubdje au centre des interrogations

‎Parmi les noms fréquemment cités, celui de Yann Koubdje, qui a particulièrement interrogé, au regard de la fréquence à laquelle ce dernier a été cité, et ce , avec insistance. Ancien Directeur général de la comptabilité publique et du Trésor, il est présenté par plusieurs coaccusés comme un acteur clé dans la gestion des comptes privés de la famille Bongo. Selon les témoignages, il aurait été chargé d’exécuter des transactions entre le Trésor public et diverses banques sur instruction directe de Noureddin Bongo et de l’ancien président. Ce rôle présumé fait de lui une pièce centrale dans la compréhension des flux financiers mentionnés au cours du procès.

‎Des pratiques institutionnelles mises en lumière

‎Les déclarations de Saliou Mohamed Ali ne s’arrêtent pas là. L’ancien collaborateur de la présidence a affirmé que « tous les Premiers ministres percevaient 150 millions de francs de primes mensuelles en provenance de la Présidence ». Une allégation lourde, qui place notamment Alain-Claude Bilie-By-Nze, Premier ministre de janvier au 30 août 2023, dans le champ de la justice , notamment pour des vérifications.

‎De son côté, Joseph Lapensée Essingone, ancien candidat à la présidentielle 2025, est cité pour avoir, selon les propos tenus au procès, perçu la somme de 150 millions dans le cadre du redressement fiscal de l’entreprise pétrolière Assala, alors qu’il exerçait en tant que vérificateur.

‎Les établissements bancaires également concernés

‎Dans une démarche visant à retracer les circuits financiers évoqués par les accusés, la Justice prévoit également d’entendre les représentants légaux de plusieurs établissements bancaires : BGFI, BICIG, UGB et Orabank. Ces institutions auraient joué un rôle d’intermédiaires dans les flux de fonds mentionnés durant l’audience.

‎Vers une nouvelle phase du procès

‎En élargissant le spectre des auditions, la Cour criminelle spéciale s’engage dans une phase plus profonde de l’enquête, susceptible de révéler de nouvelles responsabilités ou de consolider celles déjà mises en exergue : « Tous ceux qui ont été cités dans cette procédure (…) seront convoqués puis entendus par la Justice le moment venu », a rappelé le procureur général, soulignant la volonté d’aboutir à une vérité judiciaire complète.

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