L’importance du trafic d’ivoire pousse à s’interroger sur la survie de ces mammifères qui jouent un rôle primordial dans le maintien des écosystèmes.
A Mouila, les agents de l’antenne locale de la Police judiciaire, de la Direction provinciale des Eaux et Forêts et de la Direction de la lutte contre le braconnage viennent de mettre la main sur trois trafiquants de pointes d’ivoire. De sources concordantes, ils ont été pris en détention de six défenses d’éléphants qu’ils étaient sur le point de vendre. Probablement à un acheteur asiatique.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un tel réseau est mis hors d’état de nuire. En effet, l’on se remémore encore de l’interpellation, au mois d’août (du 8 au 10) de l’année dernière, environ 500 personnes impliquées dans le trafic d’ivoire entre le Gabon et le Cameroun. Un réseau que l’on présentait comme l’un des plus anciens et importants du pays.
Tous ces faits traduisent en fait l’ampleur du crime faunique au Gabon, spécifiquement contre les pachydermes. Dès lors, l’on est en droit de se demander si les éléphants sont en danger dans ce pays qui, selon les chiffres récents, en compte 9000 environ.
A ce qu’il semble, la chasse de ces mammifères n’a plus rien à voir avec le conflit homme-faune. Les criminels fauniques seraient plutôt encouragés par un marché noir qui leur permettrait de gagner beaucoup d’argent. Un système moderne et sophistiqué existerait au Cameroun, apprend-on. Il permettrait de tuer des éléphants au Gabon, de récupérer leurs défenses et de les expédier hors du continent en passant par ce pays voisin.
La Chine, la Malaisie, les Philippines et le Viet Nam seraient les principales destinations des pointes d’ivoire ainsi prises illicitement. Ces pays d’Extrême-Orient les utiliseraient comme objets décoratifs et religieux, ce qui fait craindre une progression de la demande.
Les éléphants sont des animaux d’une extrême importance dans le maintien des écosystèmes, en limitant la croissance de la végétation, selon les experts de la question. En effet, leur alimentation empêche la croissance de certaines espèces de plantes qui pourraient envahir les espaces verts et réduire la diversité des plantes. Et ce n’est que l’une de leurs actions.
Au Gabon, le trafic d’ivoires est puni par la loi. Ceux arrêtés à Mouila tombent ainsi sous le coup des dispositions des articles 390 et 392 du Code pénal. Ils encourent une peine d’emprisonnement de 10 ans. Cette peine peut doubler dans les conditions prévues par l’article 396 de la même loi pénale.