
Aussitôt le décès du Pape François annoncé ce lundi 21 avril 2025, le Vatican prépare déjà sa succession. Le décès du souverain pontif argentin entraîne une période d’incertitudes au sein de l’Église catholique. C’est dans ce contexte qu’un nouveau souverain pontife doit être élu, à la suite d’un conclave, l’un des processus électoraux les plus secrets au monde. Comment se déroule ce processus ? Et quels en sont les enjeux ?
La mort du pape François à l’âge de 88 ans, ce jour, a ouvert la voie à une période de vacance à la tête du Vatican, le plus petit État au monde. Pour trouver le successeur du Pape originaire d’Argentine, les cardinaux catholiques vont se réunir en conclave. Cette démarche de succession reste l’une des plus anciennes au monde, mais surtout la plus secrète. Lors du processus qui avait conduit François à la tête de l’Église Catholique, ils étaient 138 cardinaux âgés de moins de 80 ans à prendre part au conclave. Ces derniers sont donc éligibles pour participer à celui qui est attendu. Toutefois, la présence de tous demeure incertaine à l’heure actuelle.
En outre, bien que seuls les cardinaux de moins de 80 ans puissent participer au conclave, les plus âgés quant à eux peuvent se joindre aux sessions quotidiennes à huis clos organisées avant l’élection, appelées « congrégations générales », où les prélats discutent des questions auxquelles l’Église est confrontée. Un mode de gestion qui permet donc à chaque membre de donner son avis pour dégager d’éventuelles pistes de solutions à préconiser.
Il faut dire que les cardinaux électeurs viennent de soixante onze (71) pays, contre seulement quarante et huit (48) en 2013, période à laquelle le pape François avait été choisi à l’issue de l’élection. Aussi, les Italiens constituent le plus grand bloc national, avec 17 cardinaux, contre 10 des États-Unis et sept du Brésil. Ce qui donne un total de 54 cardinaux électeurs d’Europe, 24 d’Asie, 18 d’Afrique, 18 d’Amérique du Sud, 16 d’Amérique du Nord, 4 d’Amérique centrale et 4 d’Océanie.
Les cardinaux procèdent à leur élection dans la chapelle Sixtine, sous les fresques du Jugement dernier et des scènes bibliques de Michel-Ange, dont le panneau de la création sur lequel les doigts de Dieu et d’Adam se rejoignent. La plupart des cardinaux participants dormiront dans un hôtel du Vatican, derrière la basilique Saint-Pierre. Ils n’auront pas le droit de communiquer avec le monde extérieur : pas de téléphone, pas de télévision, pas d’internet, pas de journaux. Des dispositions qui sans doute visent à garantir un vote transparent.
En outre, pour ce qui est du vote, excepté le jour inaugurale où le scrutin est organisé sur un seul tour, pendant le reste des jours deux scrutins quotidiens sont organisés par les cardinaux jusqu’à ce qu’un candidat obtienne une majorité des deux tiers plus un. Tous les participants sont tenus au secret du vote. Une fumée noire indique que les votes ne sont pas concluants, tandis qu’une fumée blanche indique au monde extérieur qu’un pape a été élu. Le bourdon de la basilique Saint-Pierre sonnera, confirmant qu’un nouveau pape a été élu. Les signaux de fumée sont attendus vers midi et 19 heures chaque jour de vote. Cependant, la fumée pourrait émerger plus tôt si le nouveau pontife est élu au premier tour de l’une des sessions.
Enfin, après l’élection du pape, un cardinal de haut rang apparaît au balcon de la basilique Saint-Pierre et annonce en latin : « Annuntio vobis gaudium magnum. Habemus Papam » (« Je vous annonce une grande joie. Nous avons un pape »). Il identifie le nouveau pape par son prénom, dont le nom est traduit en latin, puis annonce le nom papal choisi par le nouveau chef de l’Église.