Délinquance juvénile : la prison pour 13 apprenants ?

Hier, ils répondaient devant le Tribunal correctionnel de Libreville des faits présumés de détention et de consommation de stupéfiants.

Treize élèves (dont 4 filles) de plusieurs établissements de Libreville et dont l’âge varie entre 16 et 25 ans, ont comparu mercredi devant le Tribunal correctionnel de la capitale gabonaise. Ils répondaient tous des délits présumés de détention et de consommation de cannabis et de Tramadol. Encore appelé kobolo, ce dernier produit est aussi considéré comme étant un stupéfiant.

Au cours de l’interrogatoire à la barre, l’on a appris que les intéressés s’étaient retrouvés il y a quelques jours pour fumer ces produits prohibés, au lieudit Tropicana, plus exactement dans un troquet tenu par un couple actuellement en fuite et dont le mari se ferait appelé Janvier. C’est là que, dans une opération inopinée, ils ont été pris par des éléments de la Direction générale des recherches (DGR).

C’est donc pour ce grave délit que ces jeunes gens séjournent à la prison centrale de Libreville. Ils y ont été envoyés à l’issue de l’enquête préliminaire puis de leur audition au parquet de la République. Hier, c’est donc le jour du procès.

Tout en continuant à reconnaître les griefs faits sur eux, les treize élèves ont appris que l’acte qu’ils ont posé est prévu et puni par l’article 208 du Code pénal. Mieux, ils savent dorénavant à quoi s’attendre, du moins ce qu’ils risquent à présent.

En effet, l’article précité dispose que « seront punis d’un emprisonnement de 2 à 10 ans et d’une amende de 250 000 à 50 millions de FCFA, ceux qui auront, sans autorisation, cultivé, détenu, offert, cédé, vendu, acquis, acheté ou employé des substances ou plantes classées comme stupéfiants par voie réglementaire, ainsi que les autres produits psychotropes classés stupéfiants ». A l’encontre de chacun des prévenus et sur la base de cette disposition, le Ministère public a requis un an d’emprisonnement ferme et une amende d’un million de FCFA.

Certains pourraient penser que le maître des poursuites s’est montré trop sévère en sollicitant du Tribunal correctionnelle cette sanction pénale que d’autres estimeraient clémente. Dans tous les cas, ce procès devrait faire école. De même, la condamnation sollicitée tend plutôt à dissuader les autres apprenants qui seraient tentés aussi de détenir ou consommer des stupéfiants.

Rendez-vous a été pris pour le mercredi 14 février prochain pour le délibéré. Ce jour-là donc, les treize prévenus vivront un moment particulier car, pendant que d’autres citoyens seront en train de célébrer la fête de l’amour, eux, seront en train d’implorer le Ciel pour obtenir la compassion de la juridiction citée plus haut.

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