
Il a été observé, au niveau des cours et tribunaux, une tendance haussière des dossiers impliquant les jeunes de moins de 20 ans. De quoi interpeller parents et Etat.
Depuis le début de l’année 2023, pas moins de 400 jeunes âgés de 14 à 18 ans ont été arrêtés par la police puis présentés au parquet de la République, contre environ 300 l’an dernier, à la même période. Et près de la moitié a été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale.

Le chiffre effraie, en même temps qu’il interpelle, car c’est un véritable phénomène de société qui prend de l’ampleur. Il attire l’attention d’abord des parents dont la démission serait la raison la plus évoquée pour expliquer la délinquance juvénile.
En effet, bien des personnes questionnées sur le sujet le justifient par l’exposition des jeunes à certaines réalités de la vie. « Certains jeunes deviennent délinquants du fait des difficultés socio-économiques vécues au sein de leurs familles. Pour d’autres, cela est lié aux mauvaises fréquentations, notamment à l’école, pour ceux qui apprennent. Mais dans tous les cas, il est de la responsabilité des parents de veiller sur leurs enfants mineurs ou adolescents », pense Joseph Bibang.
Aussi, Pascal Ekore soutient-il que « dans la vie d’un enfant : la famille, l’école et la rue sont les trois milieux qui influencent son éducation ». Une façon pour lui de souligner également la responsabilité étatique dans le façonnement d’un jeune gabonais pour en faire un citoyen modèle.
Un avis partagé par Jean-Claude Moussounda, qui juge « fondamental de donner un sens à l’action sociale qui passe indubitablement par l’encadrement des jeunes pour pouvoir les aider à sortir de ce cercle vicieux ». Et là, en usant de tous les artifices à sa disposition, l’Etat pourrait faire dans la prévention de ce phénomène.
Tout comme il pourrait revisiter sa stratégie de réinsertion des jeunes après leur sortie de prison. Cela est d’autant plus fondé que, selon des informations obtenues au niveau du tribunal, trop d’anciens prisonniers adolescents se retrouvent mêlés à des actes répréhensibles seulement quelques mois après leur sortie des maisons de correction.