
La crise économique et financière qui secoue le Gabon actuellement vient de prendre une tournure alarmante avec la suspension de financements annoncée, il y a quelques heures, par la Banque africaine de développement (BAD) après celle de la Banque Mondiale (BM). Ces institutions ont pris cette décision en raison des accumulations d’impayés, mettant en lumière la fragilité actuelle de l’économie nationale.
Cette double suspension est un coup dur pour le gouvernement de Ndong Sima et les autorités militaires au pouvoir, qui peinent à rassurer les bailleurs de fonds. Alors que la Banque mondiale a récemment officialisé sa décision, des informations relayées par notre confrère Direct Info Gabon indiquent que la BAD aurait suspendu ses financements depuis déjà trois mois. Cette décision découlerait, selon des sources internes, de l’incapacité du Gabon à honorer ses engagements financiers auprès de l’institution panafricaine.
La BAD joue pourtant un rôle clé dans le développement du Gabon, avec des projets structurants tels que, la route Ndendé-Doussala, les barrages hydroélectriques de Kinguélé Aval et Ngoulmendjim, ainsi que la centrale thermique à gaz naturel d’Owendo. Le gel de ces financements risque de ralentir considérablement ces initiatives stratégiques, essentielles pour moderniser les infrastructures nationales.
Le silence du gouvernement sur cette situation soulève des questions. L’absence de communication officielle sur la teneur réelle de la crise économique alimente les spéculations et l’inquiétude au sein de l’opinion. Cette opacité pourrait également affecter la crédibilité du pays sur la scène internationale, déjà mise à mal par la première suspension, sans oublier aujourd’hui celle de la BAD qui s’ajoute au tableau.
Alors que le Gabon se retrouve désormais isolé sur le plan financier, la reprise des négociations avec les créanciers semble inévitable pour sortir de l’impasse. Une gestion proactive et transparente de cette crise est indispensable pour rétablir la confiance des bailleurs et relancer les projets de développement cruciaux pour l’avenir du pays.