Tout en remerciant le chef de l’État pour son geste de compassion, ils ne comprennent pas le silence de la compagnie Royal Cost Marine et de la justice gabonaise, cinq mois après le naufrage.
Cinq mois après, les rescapés du naufrage du bateau Esther miracle sont enfin sortis de leur silence. Réunis en collectif, ils ont, ce vendredi 18 août 2023, exprimé leur colère contre Royal Cost Marine, la société exploitant le navire précité qui avait coulé au large de la Pointe Denis, le jeudi 9 mars dernier aux environs de 3 heures. Le bateau, on le rappelle, était en partance pour Port-Gentil avec plus de 200 personnes et plusieurs tonnes de marchandises à son bord.
Selon le décompte officiel, 30 passagers ont péri, 7 autres ont disparu et 124 ont pu être repêchés. Aujourd’hui, la colère a fini par gagner les rescapés et les proches des voyageurs ayant perdu la vie.
« Plus de cinq mois plus tard, force est de constater que l’armateur brille par l’indifférence et le mépris vis-à-vis des survivants et les familles des personnes décédées au cours de cette catastrophe qui a plongé la nation entière dans l’effroi», dénoncent-ils. Non sans accuser la compagnie Royal Cost Marine de les avoir abandonnés à leur triste sort.
Tout en remerciant le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, pour son expression de compassion et de réconfort, le collectif se demande où en est l’enquête judiciaire ouverte à cet effet. Encore traumatisés par ce qui s’est passé, les membres du collectif s’interrogent sur « le silence et l’inaction », non seulement de Royal Cost Marine, mais également des services judiciaires en charge de l’enquête.
Depuis la survenue de ce drame, 21 personnes ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt à la prison centrale, selon le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, André Patrick Roponat. Citant notamment l’ancien directeur général de la marine marchande, Fidèle Angoué Mba, son directeur de la flotte, Bernardin Endamane Engone. Mais aussi le patron de Royal Cost Marine, Armand Blaise Mbadinga, le mécanicien du navire, Pape Birane Diallo.
Le commandant du bateau, Modou Mbengue, et son adjoint Yaghe Seck Mame séjournent également à la grande maison d’arrêt de la capitale gabonaise. Les personnes inculpées l’ont été pour homicide involontaire, blessure involontaire, omission de porter secours, faux et usage de faux, et mise en danger de la vie d’autrui. Des faits prévus et réprimés par les articles 116, 117, 122, 125, 246,247, 248 et 249-1 du Code pénal gabonais.