Droits humains : peu de progrès dans la lutte contre la surpopulation carcérale

Cette observation a été faite par le Sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture. Non sans faire des recommandations aux nouvelles autorités du Gabon.

Le Sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture a conclu sa deuxième visite au Gabon. Une conclusion en défaveur de notre pays.

L’entité onusienne a en effet exprimé sa profonde préoccupation face au manque de mise en œuvre de mesures visant à lutter contre la surpopulation carcérale, l’impunité des auteurs d’actes de torture et de mauvais traitements. Non sans compter sur les autorités de la Transition auxquelles elle a fait un certain nombre de recommandations pour corriger les fautes commises par les gouvernants destitués le 30 août 2023.

Pour le chef de la délégation du Sous-comité, Abdallah Ounnir, « le Gabon, dans l’urgence, doit s’attaquer à la surpopulation et aux conditions dans les prisons et les lieux de garde à vue, afin de mettre un terme aux traitements inhumains et dégradants infligés aux détenus ». À l’en croire, « la principale cause de cette surpopulation est le recours systématique à la détention préventive, avec une durée excessivement longue ».

Cette mission de l’ONU a scruté tous les dossiers liés aux droits humains, particulièrement en milieu carcéral. « Les droits fondamentaux des personnes présumées innocentes sont ainsi bafoués, notamment par la lenteur de la justice », a déploré l’émissaire onusien.

Il importe de noter que, durant son séjour au Gabon, la mission a visité les prisons et les lieux des gardes à vue (police judiciaire, postes de gendarmerie, DGCISM, ainsi qu’un établissement psychiatrique et un centre gériatrique). Au cours de ces visites inopinées, la délégation a mené des entretiens individuels et confidentiels avec des personnes en détention, des gardiens de prison, des policiers et le personnel soignant.

Elle a aussi rencontré les dirigeants des deux chambres du Parlement de la Transition, de même que le ministre de la Justice, des représentants des juges, des procureurs, de l’Ordre des avocats, de la Commission national des droits de l’Homme (CNDH), de la société civile et des agences onusiennes.

Des rencontres porteuses d’espoir pour le Gabon, concernant le respect des droits humains. « Dans cet esprit, nous nous réjouissons qu’un projet de loi est en cours pour réformer la CNDH pour la muer en Mécanisme national de prévention (MNP) du Gabon. C’est un organe indépendant spécifiquement dédié à la prévention de la torture et des mauvais traitements. Nous encourageons également le gouvernement à mettre en place ce mécanisme indépendant dans les plus brefs délais, et à lui allouer toutes les ressources humaines et financières nécessaires pour mener à bien son mandat », a indiqué Abdallah Ounnir.

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