Kevin ANDOUCKA 
La récente prise de contrôle du Sénat, de la Chambre des représentants et de la Cour suprême, par le parti républicain, constitue un tournant historique dans la politique américaine. Ce triomphe politique confère inéluctablement au président Donald Trump une influence sans précédent sur toutes les institutions du pays, ce qui pourrait bien transformer son rôle en celui d’un ‘’super président’’. Cette situation suscite de nombreuses interrogations quant à l’équilibre des pouvoirs et à l’impact potentiel de ce contrôle sur les normes démocratiques des États-Unis.
Premièrement, la domination du camp républicain sur les trois institutions clés du pays permet à Trump de gouverner les Etats-Unis d’Amérique avec moins de contraintes et d’oppositions. Avec le soutien du Sénat, avec 218 sièges obtenus, contre 208 pour les Démocrates, soit 9 sièges vacants sur un total de 435 sièges, il peut approuver plus facilement des lois conformes à son programme d’actions, tandis que la Chambre des représentants, où la majorité est également acquise aux Républicains, facilite et rend favorable la proposition de réformes. Ce contexte politique donne au président élu la capacité de mettre en œuvre ses priorités, sans craindre une opposition institutionnelle significative.
Deuxièmement, la Cour suprême, majoritairement républicaine, représente un atout majeur pour Trump. En cas de litiges juridiques liés aux politiques de son administration, il peut compter sur une Cour suprême favorable à ses positions idéologiques. Ce contrôle des Républicains sur la plus haute instance judiciaire du pays soulève des préoccupations concernant l’indépendance de la justice et la protection des droits fondamentaux, qui pourraient être menacés dans le cadre de décisions biaisées en faveur de l’agenda républicain.
Toutefois, cette concentration du pouvoir pourrait également poser un risque majeur pour la démocratie américaine. Les institutions du pays étant traditionnellement conçues pour se contrecarrer afin d’éviter les abus de pouvoir, la domination d’un seul parti, dans les trois branches gouvernementales, fausse cet équilibre. Un pouvoir trop élevé de l’Exécutif, soutenu par le Législatif et le Judiciaire, pourrait entraîner un affaiblissement des contre-pouvoirs, et réduire l’influence des minorités et de l’opposition.
En somme, la mainmise républicaine sur les principales institutions pourrait bien transformer la présidence de Donald Trump, lui donnant une puissance inédite pour mener ses réformes et imposer sa vision. Si certains y voient une opportunité pour une gouvernance plus efficace, d’autres redoutent une dérive autoritaire. Cette situation pose inévitablement la question de l’avenir de la liberté américaine et des moyens de préserver l’équilibre des pouvoirs, pilier essentiel de toute société qui se veut démocratique.
