Aux États-Unis, la route vers la présidentielle de 2024, inédite par ses nombreuses incongruités, est dominée par la rivalité entre les deux candidats les plus âgés de l’histoire du pays.
Ces jours-ci, les médias ne parlent que des bourdes et des lapsus de Donald Trump. Récemment, c’est surtout Joe Biden qui s’était fait remarquer par ses bévues et ses discours décousus…
Mais son prédécesseur à la Maison Blanche s’emmêle lui aussi les pinceaux. Et ce n’est pas juste parce qu’il prononce le mot «Hamas» comme «hoummous» ou semble avoir du mal à lire le téléprompteur.
Dans le New Hampshire, il a présenté Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, comme le « leader de la Turquie ». Il s’est vanté d’être mieux placé dans les sondages que Barack Obama (ce dernier étant à la retraite), et de l’avoir vaincu dans le passé, ce qui est également faux.
En montant sur scène lors d’un meeting électoral à Sioux City, dans l’Iowa, il a lancé un «Bonjour, Sioux Falls ! ». Sioux Falls étant une ville du Dakota du Sud. Et il a déclaré à ses partisans : «Vous n’avez pas à voter, ne vous embêtez pas à aller voter.» Fatigue ou signe de gâtisme?
Décidément, c’est une drôle de campagne électorale. «Et l’une des élections les plus étranges», estime Ron Bonjean, un consultant politique républicain.
À moins d’un changement de dernière minute, l’Amérique se prépare à un duel d’hommes à l’âge très avancé, entre Joe Biden, bientôt 81 ans, et Donald Trump, 77 ans. À côté, Ronald Reagan, réélu à 73 ans, ferait presque figure de jeunot.
Quel que soit le vainqueur, il figurera parmi les plus vieux présidents de l’histoire des États-Unis. Au grand dam d’une grande partie de l’électorat qui ne veut absolument pas de ces deux politiciens d’âge mûr, peu représentatifs d’un pays où 45 % de la population a moins de 35 ans.
Il y a un vrai risque que les électeurs boudent les urnes en 2024. Ils veulent un dirigeant plus fringant et moins pro-Israël.