
Le rappeur Koba LaD, de son vrai nom Marcel Junior Loutarila, a été condamné hier soir à six ans de prison ferme par le tribunal judiciaire de Créteil, pour homicide involontaire aggravé. Les faits remontent à septembre 2024, lorsqu’un accident de la route impliquant l’artiste avait coûté la vie à l’un de ses proches.
Âgé de 25 ans, l’artiste, connu pour ses trois disques de platine, a été reconnu coupable d’avoir percuté à grande vitesse un camion à l’arrêt sur une bretelle de sortie d’une station-service, alors qu’il conduisait une berline de luxe sous l’emprise du cannabis. À bord du véhicule se trouvait un ami intime du rappeur, styliste de profession, qui occupait le siège passager avant. Ce dernier a été tué sur le coup. La petite amie de la victime, assise à l’arrière, avait quant à elle été légèrement blessée.
Durant l’audience, le parquet avait requis sept ans de prison, estimant que l’attitude du prévenu n’avait pas traduit une réelle prise de conscience. « On a l’impression que M. Loutarila n’a pas compris que c’est lui le prévenu, que c’est à lui qu’on reprochait d’avoir tué M. Dogbey », avait déclaré le procureur, évoquant une « reconnaissance de façade » de la part de l’accusé.
Présentement détenu, Koba LaD a néanmoins exprimé des remords : « de A à Z, je suis en faute (…), par ma faute j’ai perdu l’un de mes meilleurs potes et c’est dur de vivre avec », a-t-il déclaré au tribunal.
Ému, il avait également présenté ses excuses à la famille de la victime. Le père du défunt, Luc Dogbey, a indiqué à la barre avoir « entendu » ces mots, sans pour autant cacher sa douleur.
Le tribunal a assorti la peine d’une annulation du permis de conduire de l’artiste, avec une interdiction de le repasser pendant dix ans, suivant ainsi les réquisitions du ministère public. « M. Loutarila est un danger public sur la route », a rappelé l’avocate de la famille Dogbey, soulignant que l’artiste avait déjà un casier judiciaire chargé, dont une condamnation pour un précédent accident de la route à Marseille en 2020. La peine prononcée prend également en compte deux circonstances aggravantes : la vitesse excessive du véhicule et la consommation de stupéfiants.
Après neuf mois de détention provisoire, l’artiste reste incarcéré. Ses avocats, les Maîtres Arthur Vercken et Stéphane Cherqui, avaient demandé au tribunal d’apprécier « la finesse du dossier », tentant de nuancer les éléments d’accusation.
Cette nouvelle condamnation vient ternir davantage l’image de Koba LaD, artiste controversé mais influent de la scène rap française, désormais confronté à une lourde épreuve judiciaire et humaine.