Rudain-Frayse OKANA 
L’affaire a fait grand bruit à Franceville, dans le chef-lieu de la province du Haut-Ogooué. Deux jeunes hommes, Rudy Ongompila alias Mao, 20 ans, et Aimé Balossi alias Buscapé, 26 ans, ont été placés sous mandat de dépôt après avoir été impliqués dans le vol d’un fusil d’assaut appartenant à la Société gabonaise de services (SGS). Une dérive qui s’est conclue par leur arrestation dans un bar du quartier Mingara, puis leur transfert à la prison centrale de Yené.
Tout commence le 27 octobre, lorsque la SGS signale la disparition d’une arme au sein de ses installations. L’enquête est aussitôt confiée à la Police judiciaire du Haut-Ogooué. Les deux suspects, déjà recherchés, sont finalement repérés dans un débit de boissons. Interpellés, ils refusent d’emblée de coopérer avec les enquêteurs.
Les investigations révèlent alors un scénario déroutant : après le vol, l’un d’eux aurait échangé le fusil contre deux téléphones portables auprès d’un premier receleur. Celui-ci l’aurait ensuite cédé pour seulement 50 000 francs à un second intermédiaire, aujourd’hui en cavale. Pris de panique à l’idée d’être arrêté, ce dernier aurait abandonné l’arme à proximité de l’Hôtel de Ville de Franceville, où elle sera finalement retrouvée grâce au travail des agents de la PJ.
Présentés devant le magistrat instructeur, Ongompila et Balossi ont été écroués compte tenu de la gravité des faits.
Au-delà de l’arrestation spectaculaire, l’affaire met en lumière une question préoccupante : comment un fusil d’assaut a-t-il pu être subtilisé aussi aisément au sein d’une entreprise censée garantir la sécurité de sites sensibles ? Un incident qui appelle à un renforcement des dispositifs de contrôle et de vigilance, pour éviter que ce type de manquement ne mette en péril la sécurité des habitants de Franceville.
