Fraude foncière : l’enquête au point mort ?

La préoccupation domine les discussions, ces derniers temps, au sein d’une opinion qui demeure en attente des conclusions de cette enquête judiciaire diligentée il y a maintenant huit mois.

En novembre 2023, la justice gabonaise a ouvert une enquête judiciaire sur la fraude foncière dans notre pays. Cela fait donc huit mois que peu d’informations fuitent sur cette affaire pour le moins scandaleuse, d’autant qu’elle impliquerait d’anciens hauts responsables de l’appareil étatique mais aussi des Gabonais d’adoption.

Si la justice dispose d’une liste des personnes qui y seraient mêlées, ou du moins des indices, ladite enquête semble au point mort. Enfin, apparemment au point de susciter des interrogations au sein d’une large opinion qui estime déjà que ce dossier devrait faire parler de lui des années, voire des décennies durant, après celui concernant les détournements massifs et de falsification des Sceaux de la République.

Du fait de la qualité des présumés fraudeurs fonciers, la justice subirait-elle d’énormes pressions en ce moment pour mettre un terme à l’enquête ? Ou veut-elle simplement se donner suffisamment de temps pour la clôturer ? Ce sont là quelques questions parmi plusieurs que l’on se pose depuis un moment.

Pour rappel et selon certaines indiscrétions, l’Etat gabonais verserait à des individus d’importantes sommes d’argent au titre de la location des titres fonciers sur lesquels sont bâtis certains édifices publics. Notamment ceux sur lesquels ont été construits la présidence de la République, le lycée d’Etat Paul Indjendjet Gondjout, la Cour constitutionnelle et la mairie de Libreville.

Les titres fonciers en question appartiendraient donc à des personnalités ayant occupé de hautes fonctions publiques, apprend-on. D’où les soupçons de blanchiment, qui est l’action de dissimuler la provenance d’un bien acquis illégalement en la convertissant en une source légitime.

Les conclusions de cette enquête confiée à deux unités spécialisées parmi les bras séculiers de la justice sont fortement attendues. Si les faits étaient avérés, d’anciens barons du pays devraient en répondre devant les juridictions compétentes. Entendu de tels actes contribuent à assécher les caisses de l’Etat en alourdissant ses charges.

En 2022 déjà, les dépenses publiques pour loger les services étatiques avaient considérablement augmenté, passant à 40 milliards de FCFA contre 22 milliards de FCFA un an plus tôt. Soit une hausse de 18 milliards de FCFA en l’espace de douze mois seulement. Une réalité paradoxale, quand l’on sait que l’État gabonais possède un impressionnant patrimoine immobilier.

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