Créée en 2004 sous le nom de SIGEPRAG, avant de devenir Gabon port management (GPM) en 2007, le chiffre d’affaires mensuel de GPM était de 1,5 milliard de FCFA. Une cagnotte qui faisait de l’entreprise un fleuron économique dans la zone portuaire d’Owendo, avant que l’entreprise ne connaisse une dégringolade progressive qui la situe actuellement à l’article de la mort.
Les travailleurs de GPM sont en colère. Ils déplorent le fait que leurs dirigeants, visiblement dépassés par la concurrence et confrontés à l’étiolement progressif du chiffre d’affaire, s’acharnent sur eux, pour faire croire qu’ils sont encore les hommes de la situation, alors que tout leur échappe.
Le Directeur général adjoint (DGA) cumule 20 ans à son poste. La même longévité pour le Directeur des ressources humaines (DRH). 18 ans pour le Directeur technique (DT). La même expérience à son poste pour le Directeur d’exploitation. Pendant ce temps, les nouveaux venus dans la zone portuaire creusent leurs sillons et se taillent des grosses parts du marché portuaire, y compris dans le segment dont GPM avait l’exclusivité au moment de sa création, fustigent les agents.
Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) est ainsi appelé à la rescousse pour palier à cette situation. Les travailleurs en appellent par ailleurs au ministère de tutelle pour dépoussiérer les dossiers et donner un coup de pied dans la fourmilière, pour sauver cette entreprise d’une disparition certaine.
Pour rappel, la mise en concession privée d’une partie des activités de l’OPRAG par l’Etat gabonais, répondait à la volonté du défunt chef de l’Etat Omar Bongo Ondimba de doter le Gabon de ports modernes et compétitifs. Mais 20 ans après cette mise en concession, rien n’a bougé ou presque de ce côté. Aucun investissement majeur n’a été réalisé tant à Owendo qu’à Port-Gentil pour GPM. Les textes de la concession de 35 ans accordée à l’entreprise sous Omar Bongo étaient pourtant clairs : les investisseurs internationaux de l’entreprise ont leur responsabilité, l’Etat aussi a la sienne.