La Rédaction 
Le président du conseil d’administration (PCA) de Gab’Oil, Landry Bongo Ondimba, ainsi que le nouvel administrateur-directeur général (ADG), François Owono Messie, et deux autres cadres dirigeants, ont été suspendus de leurs fonctions hier. Cette décision, prise par le ministre du Pétrole et du Gaz, Marcel Abeke, sur instruction du président de la Transition, intervient dans un contexte de soupçons de détournement de fonds et de dépenses extravagantes occasionnées par ces derniers. Un audit et une enquête en cours devraient faire toute la lumière sur cette affaire.
Gab’Oil, entreprise publique spécialisée dans la distribution de produits pétroliers, traverse une tourmente après la diffusion d’un document interne sur les réseaux sociaux. Ce rapport révèle des dépenses jugées exorbitantes, engagées lors de la campagne référendaire de novembre dernier, pour un montant total de 46 millions de francs CFA.
Selon le document interne qui a fuité, 10 millions de francs CFA auraient été affectés à des frais de représentation pour les hauts dirigeants de Gab’Oil, tandis que 5 millions de francs CFA auraient financé des séjours dans des hôtels de luxe. Une enveloppe de 7,5 millions de francs CFA aurait été consacrée à l’achat de T-shirts, de casquettes pour des actions promotionnelles et près de 2 millions de francs CFA qui auraient été dépensés pour des causeries, dont l’utilité pour l’entreprise n’est clairement pas déterminée.
Les dépenses jugées inutiles et sans lien avec les objectifs stratégiques de Gab’Oil ont suscité une vive réaction, tant au sein de l’opinion publique que chez les partenaires institutionnels. Face à ce qui est perçu comme une malversation financière, le ministre du Pétrole et du Gaz, Marcel Abeke a pris des mesures immédiates contre les cadres dirigeants impliqués dans cette affaire.
En effet, quatre dirigeants de l’entreprise ont été suspendus à titre conservatoire. Parmi eux figurent Landry Bongo Ondimba, le PCA ; François Owono Messie, l’ADG ; Denise Elmina Fanguinoveny, directrice des affaires financière (Daf) ; ainsi qu’un des conseillers de l’Adg, dont l’identité n’a pas encore été communiquée. Ces suspensions interviennent en attendant les conclusions de l’enquête ouverte à cet effet sur la gestion des fonds de cette entreprise d’Etat.
D’après des sources fiables au sein du ministère du Pétrole, Gab’Oil souffrirait de pratiques héritées de l’ancien régime, caractérisées par le gaspillage et l’enrichissement personnel au détriment de l’intérêt collectif. La suspension des hauts responsables de cette institution s’inscrit dans une volonté de garantir un audit complet et serein visant à mesurer l’étendue des irrégularités financières constatées.
Ce scandale pourrait donc marquer le début d’une profonde réforme dans la gestion des entreprises publiques au Gabon. L’audit et l’enquête judiciaire en cours, associés à des mécanismes de contrôle renforcés, devraient permettre d’identifier les failles systémiques et de proposer des solutions pour rétablir la transparence et la bonne gouvernance au sein de Gab’Oil.
