‎Gabon/acquisition du permis de conduire : un réseau de trafiquants au cœur de l’administration ?

‎Si certains préfèrent employer des voies légales pour obtenir leurs permis de conduire, en respectant les étapes, en passant par les maisons d’auto école, d’autres par contre n’hésitent pas à user de moyens frauduleux pour obtenir le précieux sésame, s’appuyant ainsi sur un système de fraude bien orchestré au sein même de l’appareil administratif. C’est dans ce contexte que depuis un moment, des soubresauts sont entendus du côté du ministère des Transports, car plusieurs images largement partagées sur les réseaux sociaux font état d’une véritable mafia au sein de la Direction Générale des Transports Terrestres (DGTT).

‎Sur les images qui inondent la toile, l’on peut apercevoir, des demandeurs, présents dans un bureau, versant de fortes sommes d’argent pour se faire délivrer le permis de conduire, alors même que la procédure pour obtenir ce document n’est pas celle-là. Il s’agit sans aucun doute d’un réseau de vente illicite du précieux document, alors même que la pratique semblait avoir été écartée de l’administration concernée ,du moins c’est ce que l’on pensait.


‎Pourtant, dans un passé récent, le commandant Guy Oscar Sadibi Mapangou, alors Directeur du centre national du permis de conduire, avait mis en place un mécanisme pour contrer les agents véreux. La réforme consistait à obliger tout demandeur d’un permis de conduire à remplir préalablement ses heures de cours auprès d’une auto-école, clairement identifiée. Au sortir des séances, la structure concernée , en compagnie du candidat, se rend ainsi au Centre national du permis de conduire pour se faire établir un ordre de recette. La démarche venait ainsi répondre l’épineux problème de fraude au permis, avec le risque de mise en danger d’autrui que cela en-cours.

‎Malheureusement, c’était sans compter sur les agents qui animent le réseau de trafiquants depuis un bon moment déjà. Pour arriver à leur fin, des individus parcourent les villes et les quartiers du pays pour proposer leurs services, en contrepartie d’une certaine somme d’argent. Ces derniers jouent le rôle de démarcheurs. Les montants varient entre 150 000 FCFA et 500 000 FCFA , notamment pour des ressortissants étrangers, a fait savoir le quotidien L’union. Les montants encaissés, les démarcheurs vont récupérer les dossiers auprès des demandeurs, et les apportent au Centre national du permis de conduire, où un ordre de recette est établi pour lesdits dossiers, avant l’établissement des quittances qui leur sont délivrées pour l’authentification des documents.

‎ »C’est un système bien huilé au sein des services du ministère des Transports. Il suffit de payer une quittance de 35 000 FCFA qu’ils mettent dans le dossier pour tromper la vigilance des autorités, car cette quittance montre que le demandeur du permis de conduire a été formé dans une école de conduite, alors qu’il n’en est rien« , a révélé une source digne de foi auprès de nos confrères. Des révélations qui témoignent d’un système bien organisé, et qui n’hésite pas à user de tous les stratagèmes pour maintenir son trafic.

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