Alors qu’il initiait de porter une plainte auprès de la Cour africaine des Droits de l’Homme pour dénoncer ce qu’il considère comme des atteintes à ses droits inaliénables, nombreuses étaient les questions autour de la démarche de l’homme d’affaire gabonais Hervé Patrick Opiangah. Selon certains analystes, l’homme de Mounana se lançait dans une bataille perdue d’avance. Sauf que, ce dernier vient de connaitre une issue favorable à sa plainte, rendant ainsi l’instant inédit pour l’histoire du Gabon.
Pour la première fois de son histoire, l’Etat gabonais devra répondre des accusations qui pèsent contre lui devant la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, pour des faits présumés de violation des droits humains.
La journée d’hier, mercredi 10 décembre a marqué un moment historique pour l’histoire judiciaire du Gabon, avec pour point d’encrage, le dépôt du mémoire à Banjul de l’affaire Hervé Patrick Opiangah contre la République gabonaise, introduit par le Cabinet Bensimhon & Associés.
De fait, c’est par le biais d’un communiqué officiel que le Cabinet annonce avoir versé au greffe de la Commission « l’ensemble des éléments factuels (documents et preuves) attestant des atteintes graves à la dignité et à la réputation » d’Hervé Patrick Opiangha.
L’Etat gabonais est accusé d’avoir posé des actions aux lourdes conséquences, marquées notamment sur les plans professionnelle, personnel et surtout financier. Devant ces éléments, la CADH a jugé recevable la plainte d’Opiangah et ses conseils. Selon ces derniers, cette recevabilité constitue « une étape cruciale qui vient confirmer le respect scrupuleux des procédures et la crédibilité des griefs soulevés », peut-on lire du communiqué.
Pour asseoir leur démarche, les documents présentés à la Commission comprend plus de soixante-dix (70) pièces, y compris les constats d’huissier qui sont une vingtaine. Un dossier bien fourni qui traduit la détermination de celui qui est appelé « HPO » et ses avocats, à faire triompher la justice, peu importe les moyens, l’institution en charge de la question et la zone géographique.
Concrètement qu’est-ce que cela implique pour l’Etat gabonais ?
La recevabilité du dossier laisse place, désormais, à une phase d’examen minutieuse, qui pourrait considérablement dégrader l’image de l’Etat en tant qu’institution, que ce soit auprès des population ou des partenaires à l’extérieur. Aujourd’hui, cette affaire vient mettre en lumière des manquements profond existentiels, dans un pays qui entend être un modèle en termes de droits humains. Ayant répondu favorablement au dépôt de leur mémoire auprès de la Commission, le Cabinet Bensimhon & Associés a exprimé sa reconnaissance envers l’instance africaine, qui selon le cabinet, « statuera en toute impartialité et garantira le respect du droit afin que, plus jamais au Gabon ou ailleurs, un citoyen ne soit inquiété, poursuivi ou persécuté en raison de ses opinions politiques ou de son engagement personnel dans les domaines économique et social », poursuit le communiqué.

