
Tout porte à le croire, surtout en observant le silence des personnes citées, et qui, dans le même temps, sont en liberté. Tout ou presque a été dit depuis l’éclatement du scandale de prédation sexuelle dans le milieu sportif gabonais. Des personnes accusées ont été emprisonnées.
Si la justice dit détenir des éléments accablants contre certains accusés, d’autres, à ce qu’il semble, l’auraient été faussement. Ils auraient été cités sans la moindre preuve.
Si cela était finalement avéré, ces personnes-là pourraient en retour saisir la même justice pour « dénonciation calomnieuse ». Ce, conformément à l’article 404 du Code pénal gabonais.
Cet article dispose que «quiconque a, par quelque moyen que ce soit, dénoncé contre une personne déterminée ou contre plusieurs personnes déterminées, aux officiers de police judiciaire ou administrative ou à toute autorité ayant le pouvoir d’y donner suite ou de saisir l’autorité compétente, les supérieurs hiérarchiques ou les employeurs du dénoncé, des faits de nature à entraîner des sanctions disciplinaires, administratives ou judiciaires et que l’on sait totalement ou partiellement inexacts, est puni d’un emprisonnement de 5 ans au plus et d’une amende de 1 000 000 FCFA au plus ou de l’une de ces deux
peines seulement».
Le législateur a prévu ce cas de figure pour emmener la personne lésée à obtenir la réparation du préjudice subi. Selon la même loi, si le fait dénoncé est susceptible de sanction pénale ou disciplinaire, les poursuites sont engagées en vertu de l’article précité, soit après jugement ou arrêt d’acquittement ou de
relaxe, soit après ordonnance ou arrêt de non‐lieu, soit après classement de la dénonciation par un magistrat, un agent public, une autorité supérieure ou un
employeur compétent pour la suite qu’elle est susceptible de comporter.
La juridiction saisie en application du présent article doit surseoir à statuer si des
poursuites concernant le fait dénoncé sont pendantes. Les personnes lésées ont donc l’opportunité de retourner l’armée contre ceux qui les ont accusées faussement.
On peut cependant s’interroger sur leur silence. Comme si elles avaient obtenu des arrangements d’arrière boutique pour ne pas user de cette voie judiciaire. Ou peut-être même, pour ne pas ébruiter davantage cette affaire qui n’est pourtant pas close pour un grand nombre de Gabonais.