Ça y est, l’équipe gabonaise de football est (déjà) éliminée de la CAN U23 qui se tient présentement au Maroc, à la suite de sa défaite hier mercredi face au Niger (0-1). Un deuxième revers consécutif dans la compétition, qui rend anecdotique son troisième match contre l’Égypte.
Mais au-delà de sa préparation tronquée, de l’incohérence dans le jeu, et au-delà des choix du coach que l’on peut trouver contestables, l’élimination du Gabon est surtout symptomatique d’un football qui est malade, et qui fonctionne, en réalité, beaucoup plus par à-coups. Entendu , sans véritables fondations à même de le propulser vers les sommets.
Une situation que Freddy Koula, observateur avisé du sport dans notre pays, a expliqué par l’absence d’investissement depuis la base. « La formation, la relance des écoles de football comme celle de Port-gentil, et l’organisation des compétitions nationales des jeunes » sont ce qu’il faut actuellement au football gabonais, a-t-il estimé.
Difficile de lui donner tort, quand on voit les miracles qu’accomplissent des pays comme le Mali et le Sénégal, qui ont fait le pari de former depuis les petites sections. Les premiers ont maintes fois été champions du monde dans les catégories de jeunes, quand les seconds trônent sur toutes les catégories du football continental, avec un vivier important pour la sélection fanion.
Mais reconstruire depuis la base, c’est aussi mettre les talents détectés dans des conditions optimales pour éclore, avec des championnats domestiques reguliers, et des salaires tout aussi réguliers, pour ce qui est des professionnels. Là encore, le mal est tel que plusieurs de nos U23 ont souffert d’une absence de rythme au Maroc, du fait d’un championnat domestique à l’arrêt depuis des mois. Autant de manquements qui n’excusent pas l’élimination de Tanger, mais qui, réglés en amont, peuvent éviter de tels sinistres à l’avenir.