31 juillet 2025

Gabon/Justice : liberté provisoire pour Sylvia et Noureddin Bongo

C’est à travers un point de presse, animé, ce jour, il y a quelques heures seulement, que le procureur général de Libreville, Eddy Minang, a annoncé que l’ancienne première Dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et son fils Nourredine Bongo Valentin, jouissent désormais d’une liberté provisoire. Il a évoqué comme principales raisons l’état de santé précaire des deux détenus qui ne sied plus au milieu carcéral. 

La décision de remettre en liberté, quoique provisoire, celle-ci encadrée par le Code de procédure pénale, vient de faire ‘’l’effet d’une bombe’’ sur la place publique, alimentant ainsi les débats sur les réseaux sociaux, quand on sait que cette libération intervient alors même que la famille Bongo a été discrètement exfiltrée, dans la nuit du 15 au 16 mai dernier, vers l’Angola après l’intervention du président de ce pays.

Il est rappelé que le 12 mai 2025, l’avocate de la famille des Bongo, Me Eyue Bekale Gisèle, avocate au barreau du Gabon, avait saisi le procureur général pour demander « un élargissement provisoire pour le compte de Sylvie Marie Aimée Valentin, épouse Bongo et Nourredine Bongo-Valentin», en affirmant que : « l’état de santé de ses clients était préoccupant ». Chose désormais acquise, au vu de cette libération assez ‘’discrète’’.

C’est dans ce cadre que le procureur de la République, avait déclaré : « ne pas s’opposer aux dites demandes pour des raisons humanitaires ». Devant cet état de fait, il s’est trouvé finalement que : « le mercredi 14 mai 2025, la Première chambre d’accusation spécialisée leur accordait la liberté provisoire en raison notamment de leur état de santé, devenue incompatible avec le milieu carcéral, selon leurs médecins traitants ».

Pour le justifier, Eddy Minang a tenu à souligner que cette décision est « ordonnée pour des raisons médicales » et conformément aux articles 132 et 143 du Code de procédure pénale. « Je précise que cette décision de mise en liberté provisoire n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès juste, transparent, équitable et dans les délais raisonnables », a-t-il indiqué.

Toutefois, la libération en ‘’sourdine’’ et l’exfiltration de la famille Bongo, avant l’annonce officielle de ce jour, est tout ce qui fait jaser dans l’opinion, quand on sait que nombre de détenus, à la Prison centrale de Libreville, rencontrent également des problèmes de santé de tous genres, à en croire quelques témoignages des parents de certains incarcérés, mais pourtant ils y sont toujours. C’est dire que la justice gabonaise fonctionne-t-elle à deux vitesses ? A chacun de tirer ses propres conclusions.

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