À quatre jours de l’ouverture du procès très attendu de l’ancienne première dame Sylvia Bongo Ondimba, de son fils Noureddin Bongo Valentin et de onze autres accusés, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, chargé des Droits humains, Dr Séraphin Akure-Davain, a réuni jeudi la haute hiérarchie judiciaire dans son cabinet à Libreville. Objectif : s’assurer du bon déroulement des préparatifs de cette audience qualifiée d’« historique », prévue du 10 au 14 novembre.
« C’est un procès qui sera médiatisé, avec une forte affluence. Il m’a paru important de faire le point avec les responsables concernés afin d’apporter, si nécessaire, les derniers ajustements », a expliqué le ministre. Autour de lui, étaient présents le Premier président et le Procureur général près la Cour d’appel de Libreville, l’Inspecteur général des services judiciaires, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats et le Secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature.
Le Dr Akure-Davain a insisté sur la nécessité que ce procès se déroule « dans la transparence la plus totale, dans de bonnes conditions, et que la justice soit rendue en toute impartialité ». En octobre, Sylvia Bongo et son fils avaient annoncé leur refus de comparaître. Le ministre a précisé que « la loi prévoit ces cas de figure : qu’ils soient présents ou non, ils seront jugés ». L’audience est donc maintenue, a-t-il confirmé.
Poursuivis pour détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux et haute trahison contre les institutions de l’État, Sylvia et Noureddin Bongo avaient été arrêtés le 30 août 2023, le jour du coup d’État qui a mis fin au règne de la famille Bongo. Après vingt mois de détention préventive, ils ont été libérés en mai dernier pour raisons médicales et résident désormais à Londres.
Leur défense dénonce pour sa part une procédure « bâclée » menée, selon elle, par une justice « inféodée au pouvoir ». Malgré ces contestations, le ministère de la Justice assure que le procès aura bien lieu.

