30 juillet 2025

Gabon : la presse privée toujours marginalisée malgré les promesses du renouveau porté par la » 5e République » ?

Deux ans après le tournant historique du 30 août 2023, qui a vu la chute du régime Bongo, après plus de cinq décennies de règne, les espoirs nourris par les professionnels des médias, notamment ceux de la presse privée, semblent s’éroder. Si le renversement du pouvoir avait fait naître un vent de liberté et d’égalité dans l’exercice du métier de journaliste, la réalité sur le terrain tend à démontrer que peu de choses ont véritablement changé.

Le week-end dernier, à l’occasion du lancement officiel de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), nouveau parti présidentiel porté par le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema lui-même, plusieurs équipes de la presse privée se sont vu compliquer l’accès au Palais des sports de Libreville, où se tenait l’Assemblée constitutive de cette formation politique. Motif évoqué : l’absence de certains médias ou journalistes sur une certaine « liste des médias » préétablie, alors même que l’invite avait été faite à tous les médias nationaux et internationaux. Une justification récurrente, qui alimente un sentiment de frustration chez les professionnels du secteur privé.

Cette situation n’est pas inédite. Lors de l’investiture du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, le 03 mai 2025, au stade de l’Amitié Sino-Gabonaise d’Angondjé, plusieurs journalistes de la presse privée avaient également été confrontés à des obstacles similaires : accès difficile, restrictions sécuritaires excessives, conditions de travail limitées, accès difficile à l’Internet… Certains reporters avaient même signalé la présence de brouilleurs de fréquence, empêchant les retransmissions en direct.

Ces incidents, répétés, illustrent une réalité préoccupante : la persistance d’un traitement inégal entre médias publics et privés. Marginalisés lors des grands évènements, les journalistes de la presse privée peinent encore à exercer leur mission d’informer dans des conditions optimales. Un paradoxe pour un régime qui avait promis plus de liberté, de transparence et de considération pour tous les acteurs de la société, en particulier les médias. Face à ces constats, la question se pose avec acuité : quand viendra enfin le véritable renouveau pour la presse privée au Gabon ?

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