
C’est lors d’un point de presse tenu hier, à Libreville, que le président du Front patriotique gabonais (FPG), Gérard Ella Nguema, par ailleurs député de la Transition, a annoncé une initiative législative audacieuse à savoir, la proposition d’une loi sur la polygamie, baptisée « loi bantu ». Cette rencontre avait surtout pour objectif de présenter la vision globale de ce parti politique pour un Gabon uni et prospère au sortir de la Présidentielle du 12 avril dernier.
S’adressant à la nation gabonaise, Gérard Ella Nguema a débuté son allocution en félicitant Brice Clotaire Oligui Nguema pour sa récente élection à la tête du pays, avant d’insister sur la nécessité de renforcer les fondements sociaux et culturels de la nation. Selon lui, la proposition de loi qu’il porte vise à répondre à un enjeu de société souvent ignoré.
« Il ne s’agit pas ici d’un débat moral ou religieux, mais d’un enjeu stratégique, démographique, culturel et patriotique », souligne-t-il, conscient du déséquilibre qui existe entre le nombre d’hommes et de femmes au sein de la population gabonaise. Car, il estime que le Gabon doit encadrer certaines réalités sociales dans un cadre juridique clair.
Le président du FPG justifie sa démarche en évoquant les conséquences du non-encadrement de ces réalités. Car, pour lui, « nous devons canaliser nos réalités sociales dans un cadre légal responsable plutôt que de les ignorer hypocritement, au risque de voir se généraliser le désordre affectif, les conflits d’héritage, les enfants sans pères, l’effritement du tissu familial gabonais et l’abandon de plusieurs de nos sœurs au célibat ». C’est dans ce contexte que Gérard Ella Nguema considère que la cellule familiale est la pierre angulaire de la stabilité nationale et qu’il est plus qu’urgent de repenser les mécanismes juridiques qui la régissent.